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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 15:36

A L’heure où notre pays traverse une sérieuse crise, mettant en péril le fondement de la nation et l’existence de l’Etat, un préalable s’impose.  Qu’est-ce qu’un Etat ? En existe-t-il un  en Côte-d’Ivoire sous le régime Ouattara ?

Telles sont les questions auxquelles nous devons apporter réponses avant d’entamer toutes discussions sur les différentes menaces qui planent sur notre pays : menaces de mouvements sociaux, crise de confiance entre citoyens, crise de confiance entre citoyens et l’Etat, grève des enseignants, des sages-femmes, des infirmiers, la réconciliation en panne, etc., etc.… Pour savoir ce qu’est un Etat, il est indispensable d’élucider un certain nombre d’aspects qui vont de la définition de l’Etat et de ses caractéristiques.

L’Etat correspond à la forme d’organisation politique et juridique existante dans une société pensée soit en tant que communauté rassemblant les citoyens, soit en tant que pays. En d’autre terme, c’est une autorité qui s’exerce sur un territoire et sa population. Il est en effet composé de trois éléments essentiels : un territoire, une population… et un gouvernement. L’Etat signifie société organisée, ayant des institutions et organes politiques, administratifs, juridiques. Il signifie aussi l’ensemble de ces organes et institutions.

- Le territoire est une condition indispensable pour que l’autorité politique s’exerce efficacement. L’assise territoriale implique une délimitation précise et la notion de frontière apparaît indispensable. Le territoire joue un rôle fondamental : il contribue à fixer la population en favorisant l’idée de nation et détermine le titre et le cadre de compétence de l’Etat. Rôle essentiel, car les autorités publiques doivent disposer de la plénitude des compétences pour imposer des obligations aux individus et faire respecter le droit. Comment se fait-il que, alors que les frontières naturelles et artificielles entre la Côte-d’Ivoire et le Burkina sont déterminées, 4 millions de Burkinabés viennent subitement dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire (Duékoue) et prennent les terres, les plantations des populations autochtones ?

- La population d’un Etat se présente comme une collectivité humaine. Cet ensemble doit être également déterminé par une appartenance. C’est de là qu’on parle de nationalité, et un contenu exprimé en termes de droit et de devoirs ou encore de citoyenneté. Tous les individus d’un Etat sont soumis sans exception au même ordre juridique, expression de la souveraineté de l’Etat qui s’applique aux nationaux tout comme aux résidents étrangers.

Pourquoi alors, dans notre pays, sous Ouattara, l’ordre juridique ne s’applique-t-il pas à ces étrangers qui sont venus tout droit du Burkina, qui tuent des nationaux, déchirent tout un tissu social organisé, prennent les terres et les plantations de ces gens dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire… Où est l’ordre juridique qui est l’expression de la souveraineté de l’Etat ? Alors que l’Etat a une obligation morale de protéger ses citoyens, et de défendre la souveraineté territoriale lorsque celle-ci est bafouée. Aujourd’hui dans les villes de l’intérieur tout comme à Abidjan, les populations sont terrorisées par des bandes armées. Les populations sont soumises quotidiennement à des rackets, à la torture et aux tueries. Où est l’expression de la souveraineté de l’Etat ? Ceux qui ont tué à Nahibly vadrouillent impunément.

Pour que l’Etat fonctionne et se maintienne, l’unité de la population nationale doit résulter d’une certaine harmonie et/ou homogénéité, qualité qui forme un tout cohérent et harmonieux entre l’ensemble de ses membres. Des caractéristiques communes comme la langue, l’ethnie, l’histoire commune …aident à préserver cette unité nationale.

Cependant dans un Etat comme le nôtre, qui est fondé sur une diversité de populations: pluralité de langues, d’ethnies, de religions, il appartient à l’Etat de préserver la cohésion nationale, ce qui n’est pas le cas sous Ouattara.

Tant de déchirement de la nation, tant de haine en son sein. La réconciliation tant chantée par Ouattara est lettre morte.

Comment donc surmonter un passé odieux et se frayer un chemin vers un avenir radieux après tant d’abomination et de crimes de guerre civile et domestique ? Réponse : le problème de la réconciliation est fondamentalement politique et son règlement ne peut être que politique. Libérer tous les prisonniers politiques, engager un vrai dialogue social avec tous les partenaires sociaux. Permettre que tous les partis politiques aient un espace d’expression. Les médias d’opposition doivent jouer leur plein rôle, celui d’apporter la contradiction dans le débat de société. C’est le seul gage d’une réconciliation RÉELLE.

Le gouvernement est le troisième élément constitutif d’un Etat car le concept d’Etat implique en partie une organisation politique. Cette organisation bénéficie de la puissance publique et de sa capacité à commander et de se faire obéir. Pour qu’un gouvernement puisse être obéi, il doit être légitime. C’est pour maintenir l’ordre sur le territoire, il doit être légitime et respecter les règles en vigueur dans la société. Or le pouvoir de Ouattara souffre d’une légitimité criard. Il n’arrive pas à diriger le pays. Le pays est totalement bloqué. Il n’arrive pas á commander et se faire obéir par ses groupes militaires FRCI. Voilà pourquoi ceux-ci peuvent se permettre de dicter leur propre loi sur les citoyens en les pillant, en les tuant, en les torturant comme ils le veulent. Du côté de la population, il ne bénéficie pas d’une légitimité populaire. On assiste à une disparition de l’Etat petit à petit.

L’Etat a plusieurs rôles parmi lesquels, offrir un cadre juridique pour vivre dans l’ordre et la sécurité. Mais aussi, il doit essentiellement assurer la défense de l’ordre public afin de garantir la sécurité du pays. Il doit assurer la paix et la sécurité des citoyens. L’Etat doit aussi assurer la construction de la liberté humaine, apporter le bonheur car c’est sa fonction morale. Il doit toujours viser le bien suprême : l’éducation, la santé, l’emploi, le logement, faire rentrer les devises par le biais du Trésor public en faisant payer l’impôt surtout aux sociétés étrangères. Tout ceci est inexistant sous Ouattara.

Les Ivoiriens vivent leur quotidien la peur au ventre à cause de l’insécurité généralisée. On a une société ou les rapports entre les gouvernants et les citoyens sont basés sur la force et non sur la légitimité démocratique… Le pouvoir est aux mains d’un seigneur de guerre (Ouattara) et d’une junte (frci).

On a désormais une société où le pouvoir n’est pas partagé ; où il n’existe pas de contrôle de l’exécutif… Un pouvoir où la jeunesse est livrée à elle-même… Un pouvoir dominé par une restriction de la liberté d’expression des opinions. Opposants bannis, exilés, emprisonnés, persécutés… Absence de droits de l’homme. C’est le totalitarisme dans toute sa forme, où la Justice est tenue par un seul homme, Ouattara.

Les fusils résonnent pratiquement chaque mois. La souveraineté de l’Etat est bradée. La Côte-d’Ivoire fait marche-arrière, la démocratie est mise entre parenthèse.

Le rôle de l’Etat est de capter les ressources internes du pays, pour son développement, et non une coopération économique forcée avec la France qui fera de la Côte-d’Ivoire un perdant. Si la coopération économique avec la France pouvait contribuer à l’émergence, Côte-d’Ivoire serait aujourd’hui le pays le plus développé de la sous-région. Plus de 50 ans de coopération économique avec la France n’ont rien eu de positif pour notre société. Il faut passer á autre chose. Tout ce que Ouattara est en train de tricoter avec la France au bord de la banqueroute, et quasiment en faillite n’est rien d’autre qu’une chimère. C’est la meilleure façon que Ouattara a trouvée pour liquider les ressources de la Côte-d’Ivoire et non les utiliser à des fins utiles pour les Ivoiriens. C’est une ardoise lourde qui nous attend, car Ouattara est en train d’endetter les générations futures. L’histoire des peuples d’Europe et d’Amérique a démontré que ce ne sont pas les infrastructures financées et bâties par la coopération néocoloniale qui crée le développement. Le développement d’un pays c’est d’abord l’investissement dans l’homme par la formation, l’éducation, la liberté, le travail et surtout la démocratie. Ce n’est pas dans un pays où la dictature est le plat de résistance que les investisseurs vont accourir.

Abraham Lincoln disait : « celui qui prend plaisir à faire porter les chaînes de l’esclavage aux autres, qu’il s’apprête à les porter lui-même un jour ».

Une libre opinion d’Adolphe Inagbé

Titre original : « L’Etat existe-il sous Alassane Dramane Ouattara en Côte-d’Ivoire ? »

 

 en maraude dans le web

Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».

 

Source : Connectionivoirienne.net 8 février 2013

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