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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 19:20

On peut changer de gouvernement et donner quelques strapontins ministériels à l’opposition, mais si l’esprit est le même, si les libertés publiques et démocratiques sont toujours bafoués. On n’est pas du tout avancé. C’est comme un premier Ministre du PDCI et un ministre des affaires présidentielles, frère du président avec plus de pouvoir que le chef du gouvernent.

L’idée d’un ministre, frère du président de la république en Allemagne, en France ou en Italie est presque impossible. Souvenez vous du tollé provoqué en France quand Sarkozy avait voulu mettre son fils, Jean Sarkozy, à la présidence du conseil d’administration de l’établissement public pour l’aménagement de la région de la défense.

Changer pour plaire aux regards de l’étranger sans changer la nature même du régime ne fait pas avancer un pays. Les Ivoiriens veulent vivre libres chez eux sans les Zozos, les Gogos, les dozos et leurs frères FRCI à leurs portes tous les matins à cause de leurs appartenances ethno-religieuses.

Ceux qui sont originaires du Nord et qui rient aujourd’hui de toutes leurs dents des mésaventures et des souffrances des autres Ivoiriens oublient qu’ils sont en Côte d’Ivoire, c’est-à-dire une des terres les plus versatiles du continent africain. Le gouvernement qui n’est pas capable d’aller vers cet objectif de paix pour tous, est un gouvernement d’incohérence nationale. Il aura certainement des suiveurs qui seront eux aussi les réfugiés de demain.

Nous sommes de ceux qui ont gardé leur liberté de penser sous tous les régimes qui ont dirigé la Côte d’Ivoire depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. Les partis politiques tiennent jalousement dans leurs valises un listing de leurs membres et sympathisants. Ils peuvent tous témoigner malgré la mauvaise foi qui est une seconde religion chez eux que nulle part nous sommes avec eux.

Nous sommes tout simplement de ceux qui sont libres d’esprit et qui élèveront toujours la voix quand les libertés démocratiques seront en danger et surtout quand la belligérance et l’intolérance ne seront plus supportable pour les Ivoiriens. Nous sommes donc des hommes libres, il est parfois difficile dans un pays où les uns et les autres se déterminent à travers, leur ventre, leur région, leur religion et leur groupe ethnique de comprendre ce qu’est un homme libre.

Libre dans le cas qui nous concerne, veut dire qu’on n’a pas mangé à la table d’Henri Konan Bédié et de son ivoirité. Qu’on était loin du général d’opérette, Robert Guéi et de sa soldatesque. Que nous avons brandit à la face du monde la refondation patriotique, ses limites et ses incohérences. Que nous ne nous reconnaissons pas dans le dozoland et la guerre interminable du Dr Alassane Ouattara contre les Ivoiriens qui ne sont pas musulmans et originaire du Nord de la Côte d’Ivoire.

Un fois cela dit mettons nous d’accord sur ce qui doit nous réunir, car à moins d’être fou, un pays sans police ni gendarmerie, un pays ou des hommes armés peuvent vous enlever devant votre famille et vous faire disparaître à jamais n’est pas un pays pour aller en vacances ou aller investir.

Pour que la Côte d’Ivoire se relève, il faut rassurer les Ivoiriens en jetant les bases d’un pays vivable pour tous. Les Ivoiriens doivent-ils être musulmans pour vivre en paix en Côte d’Ivoire ? Faut-il être ressortissant du Nord pour vivre en paix en Côte d’Ivoire ? Car les ressortissants du Nord ne sont pas inquiétés. Ils ne sont pas enlevés et jouissent de toutes les libertés constitutionnelles.

Ne trouvez-vous pas bizarre que les 99% des prisonniers politiques sont tous des chrétiens ? Que leurs geôliers sont tous des musulmans, c’est quand même bizarre que la plupart de ceux dont les maisons sont occupées par les dozos, les zozos et autres FRCI soient des chrétiens ? C’est aussi étonnant que la plupart des cadres de l’administration publique qui ont perdu leur poste soient tous des chrétiens ?

Y a-t-il dans le fond la guerre d’un gouvernement à majorité musulmane contre le Sud chrétien de la Côte d’Ivoire ? Si des réponses n’apparaissent pas sur des questions aussi graves, le Dr Alassane Ouattara, nous met tous dans un doute préjudiciable au vivre ensemble des Ivoiriens.

Il n’y a peut-être pas un syndrome antichrétien mais les faits sont sous nos yeux et le gouvernement du Dr Alassane Ouattara ne rassure personne, à par ses apparatchiks. En ce qui concerne les réfugiés ivoiriens au Ghana, au Togo, au Bénin ou en Guinée.

La constitution ivoirienne, par des dispositions claires et précises, demande au gouvernement de mettre tout en œuvre pour que la situation de réfugié ne soit pas éternelle pour un Ivoirien. Or il se trouve que la situation sécuritaire déconseille aujourd’hui à un Ivoirien de rentrer chez lui car bizarrement il est plus en sécurité au Liberia que chez lui à Duékoué, Danané, Logoualé ou Man.

Tout cela nous fait regretter les promesses du Dr Alassane Ouattara. Ou sont les solutions qu’il proposait hier concernant une Côte d’Ivoire juste, pays du dialogue, du partage, de la paix et de la fraternité ivoirienne ? Ceux qui comme nous s’expriment ici librement ne sont ni des opposants, car ceux là sont dans les partis politiques et sont connus pour leur appartenance, il s’agit ici de tirer la sonnette d’alarme devant l’immense précipice vers lequel se dirige la Côte d’Ivoire.

Un ami américain nous demandait hier encore, et si le Dr Alassane Ouattara signait un décret d’amnistie pour favoriser la paix civile et le retour des réfugiés. Notre réponse sur ce point est claire. Où va-t-il mettre les dozos, cela veut dire qu’il doit rendre les maisons occupées par ceux-ci à leurs vrais propriétaires.

Cela veut dire rétablir de nombreux Ivoiriens qui ne sont pas du Nord dans leurs droits, mais c’est impossible pour lui puisque la revanche du Nord sur le Sud et le rattrapage ethno-religieux et tribal est le but de son mandat. Il ne pourra jamais s’engager dans une telle voie.

Même si demain un décret d’amnistie est publié au journal officiel, ils seront très peu à rentrer au pays. Parce que le Dr Alassane Ouattara n’a pas su construire la confiance avec les Ivoiriens. Il n’a pas confiance aux Akans qui ont construit l’ivoirité contre lui. Il n’a pas confiance aux Bétés, aux Wês, et aux Krous qui n’ont pas voté pour lui.

Pour lui le PDCI est un nid de vipères. Le FPI, est un parti qu’il faut mettre à genoux. Dans cette logique il n’y a pas de place pour la neutralité, les esprits libres comme nous, sont des gens à écraser ; au besoin on s’en prendra à leur famille sur place s’ils sont à l’extérieur, comme à l’époque coloniale.

Telle est la situation délétère créée par le Dr Alassane Ouattara. C’est ce qui rend impossible la réconciliation nationale. Il n’y a pas chez lui une envie et une volonté de respecter les Ivoiriens qui ne sont pas de son groupe ethnique. Il est exactement dans un état psychique, psychologique et pathologique, proche de Joseph-Désiré Mobutu quand il s’emparait du pouvoir politique dans le Congo de joseph Kasavubu, le 24 novembre 1965 à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa.

Pour ceux qui veulent retourner dans un pays de Dozos, de Gogos et de Zozos, nous leur disons ici qu’il n’y a pas pire dans un pays africain que lorsque l’armée mono-ethnique détient une licence de meurtre et n’a rien à craindre de l’Etat qui le couvre au lieu de défendre le droit du citoyen.

Il y a des exemples qui sont devant nous. Il n’est pas nécessaire d’aller au ciel ou sur la planète Mars pour comprendre qu’il faut se méfier d’un gouvernement qui banalise le meurtre et le sang de ses propres citoyens. Nous voulons rappeler ici le sort que Mobutu et son gouvernement avaient réservé à Pierre Mulélé.

L’assassinat de Pierre Mulélé reste une des taches les plus sombres du mobutisme. En 1968, Mobutu proclame l’amnistie et demande à tous les opposants et exilés de rejoindre la République qui a besoin de tous ses enfants pour affronter les grands défis du développement et la construction d’une nation prospère pour tous. Les mots que nous utilisons ici étaient exactement ce qu’utilisait Mobutu lui même en son temps.

Il y a toujours dans la vie des hommes suffisamment naïfs pour croire à ces genres de boniments. Le 13 septembre 1968, alors que la guérilla est depuis longtemps vaincue, Pierre Mulélé, ancien ministre de l’Education nationale de Patrice Lumumba. Arrivé à Brazzaville avec sa compagne Léonie Abo et trois autres compagnons, ils se mettent sous la protection du président Congolais, Marien Ngouabi.

Des négociations sont engagées pour son retour. Le ministre Zaïrois des affaires étrangères, Justin-Marie Bomboko Lukumba, arrive à Brazzaville le 28 septembre 1968 et déclare à la radio, nous avons la cassette : « l’amnistie générale décrétée à Kinshasa par le Général Mobutu est valable pour tous. Nous accueillons donc M. Mulélé en frère. Il travaillera avec nous pour la libération totale de notre pays ».

Quelle belle promesse et quel beau message venant d’une dictature criminelle ? Mulélé, malgré les avertissements de ses proches et les conseils des lumumbistes qui lui répètent que Mobutu va le tuer, prend le risque de traverser le fleuve, parce que Mobutu a donné sa parole d’honneur.

Un homme qui n’a que son pouvoir et son avenir personnel comme but de vie n’a pas de parole d’honneur car, justement, il n’a pas d’honneur. Quel est la valeur de la parole de l’homme qui avait livré hier encore Patrice Lumumba aux sécessionnistes Katangais ? N’est-il pas plus sûr de croire à la parole du diable qu’à celle de Mobutu ?

Mulélé est accueilli en grande pompe à Kinshasa et le général Bobozo, celui-là même qui avait naguère veillé sur Lumumba à Thysville, aujourd’hui Mbanza-Ngungu, donne une réception en son honneur. Le soir il se rend à la résidence de Bomboko, où il passe la nuit. Ses proches, ses fidèles viennent féliciter l’ex-rebelle, tout en lui conseillant d’être sur ses gardes.

Le 2 octobre 1968 à 17 heures, on vient annoncer à Pierre Mulélé que la population l’attend au stade Tata Raphaël et se prépare à le saluer comme un des compagnons de Patrice Lumumba. Ce sera son dernier voyage. Pierre Mulélé, sa compagne Faustine Abo, son ami Théodore Bengila, prennent place dans la voiture mise à leur disposition par leur hôte, Justin-Marie Bomboko, qui se garde d’y aller avec eux.

Ils seront conduits au camp militaire Kokolo. Mulélé et Bengila vont être assassinés dans la nuit du 2 octobre 1968. La cruauté et la bestialité avec lesquelles Mulélé et ses compagnons d’infortune vont être mis à mort couvriront à jamais d’ignominie et de honte le régime criminel de Mobutu qui a ordonné une telle sauvagerie.

Avant de mourir, Pierre Mulélé, connaîtra des souffrances extrêmes, raconte Justin Marie Bomboko dans le livre de Ludo Martens : « Alors qu’il était vivant, ses bourreaux lui arrachent les oreilles, lui coupent le nez, retirent ses yeux de leurs orbites. Ils lui arrachent les organes génitaux. Alors qu’il est toujours vivant, ils lui amputent les bras et les jambes. Les restes de son corps seront ensuite jetés dans un sac et immergés dans le fleuve Congo. Théodore Bengila a subi le même sort ».

Ces meurtres cruels illustrent toute la bestialité du président Mobutu et de son régime. Le devoir de mémoire nous impose de revisiter ces témoignages insoutenables pour que les Mobutus d’aujourd’hui sachent que l’Afrique entière se souvient encore de l’horreur qui se dégage encore de la mise à mort cruelle et sadique de Pierre Mulélé.

Alors nous disons ici à tous ceux qui sont au Ghana d’observer le sort que les FRCI ont réservé à Jean-Jacques Béchio, à Bro Grébé, aux Pr. Aké Ngbo, Aboudramane Sangaré à Affi N’Guessan et à Michel Gbagbo et vous comprendrez bien vite ce qui vous sera réservé comme cadeau de bienvenue si vous rentrez comme un cheveu sur la soupe dans le dozoland du Dr Alassane Ouattara.

Votre sort sera pire que celui de Pierre Mulélé. Car les FRCI vous porteront en triomphe et feront la bamboula sur ce qui restera de vous, si par gentillesse ils ne vous jettent pas dans une lagune infestée de caïmans. Tel est le sort qui attend des réfugiés de la 25e heure. C’est-à-dire ceux qui pensent encore qu’ils y aura une police et une gendarmerie au service du citoyens ivoirien.

Celui qui écrit ces lignes n’est pas un houphouétiste, nous connaissons profondément le parti unique et ses malfaisances pour revendiquer la pensée de celui qui a introduit le tribalisme et la pensée unique dans la culture politique de la Côte d’Ivoire.

Félix Houphouët-Boigny, était pourtant un homme soucieux de l’image de son pays. Il était fier de dire qu’il n’y avait pas de prisonniers politiques dans son pays. Chez les Akan, quand ton règne est associé aux meurtres, à la guerre et au sang des innocents, tu restes dans la mémoire collective comme un homme malfaisant (…).

 

Dr Serge-Nicolas NZI, Chercheur en communication, Lugano (Suisse)

Tel. 0041792465353

Mail : nicolasnzi@bluewin.ch

 

EN MARAUDE DANS LE WEB

Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenances diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens et que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».  

 

Source : ivorian.net 15 novembre 2012

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 18:15

Henri Konan Bédié & Alassane Dramane Ouattara, c'est le couple qui dirige notre cher pays depuis le kidnapping de Monsieur Laurent Gbagbo, président élu, par l'armée Française sous les ordres de Monsieur Nicolas Sarkozy.  Alassane Dramane Ouattara a dit qu'il va diriger le pays sous l'autorité de Bédié.

 

 

 

Quand les slogans trahissent Bédié et Ouattara

 

Je mettrai mon expérience au service de la Côte d'Ivoire disait le président Bédié tandis que Alassane Dramane Ouattara rassurait les Ivoiriens et les habitants de la Côte d'Ivoire de vivre ensemble. Avec ce qui nous est donné de vivre et de constater chez nous en Côte d'Ivoire, on se demande bien quel est le plan secret que le couple Bédié-ADO réserve aux Ivoiriens.

 

 

 

L'expérience de Bédié ?

 

Avant de parler de l'expérience de Bédié au service de la Côte d'Ivoire, cherchons d'abord a savoir ce qu'est devenu le PDCI-RDA sous l'expérience de Bédié depuis la mort du président Houphouët. Autrefois uni et puissant, le PDCI-RDA va connaître ses premières saignées sous l'ère Bédié. Tout commence en 1994 lorsque plusieurs cadres en majorité originaires du Nord tournent le dos au parti pour mettre sur les fonts baptismaux le Rassemblement des Républicains (RDR). Ils quittent le PDCI-RDA, car ils ne voyaient pas dans la même direction que Monsieur Bédié. Après le RDR, plusieurs autres cadres issus du Parti démocratique de Côte d'Ivoire vont claquer la porte. Les formations politiques telles que l'UDPCI, l'UDCY de Mel Eg Théodore, le RPPP de Monsieur Laurent Dona Fologo, le PURCI de Madame Djibo Martine, l'URD de Madame Akissi Boni Claverie voient le jour. Plusieurs autres militants se verront radier selon les humeurs du président Bédié. Sous l'ère Bédié, le PDCI-RDA va perdre le pouvoir d’Etat par un coup d’Etat militaire. Incapable de maîtriser la mutinerie débutée le 22 décembre, Bédié perd son fauteuil le 24 décembre 1999. N'ayant tiré aucune leçon de la perte du pouvoir et comptant jusque là sur les acquis d'Houphouët, le PDCI-RDA perd l'élection du président de la République en 2010. Alors quand Bédié dit qu'il va mettre son expérience au service de la Côte d'Ivoire, de quelle expérience parle-t-il ? De l'expérience qui n'a pas vu venir le coup d’Etat de 1999 ? De l'expérience qui a fait reléguer notre parti au troisième rang après le FPI et le RDR ? Ou bien de l'expérience qui n'a pas pu convaincre plusieurs de nos militants de rester au sein du parti ?

 

Nous pouvons ainsi dire que Bédié président du PDCI-RDA a été une mauvaise expérience pour nous tous militants et sympathisants. Ne serait-il pas sage pour notre parti de faire le bilan de l'expérience de Bédié avant d'envisager d’aller plus loin encore ?

 

Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire est gouvernée sous l'autorité du président Bédié. Bédié a là une autre chance de mettre son expérience au service de notre pays. Depuis donc le 11 Avril 2011, nous assistons au retour du parti unique. A part le RDR, aucun autre parti ne doit exister. Les militants du PDCI-RDA sont battus, ceux du FPI, parti du président Laurent Gbagbo, sont interdits de rassemblement, emprisonnés ou assassinés, et Bédié ne dit rien.

 

Militants du PDCI-RDA soyons vigilants ! Analysons ensemble le message que le président Bédié nous envoie dans sa gestion du pouvoir avec Monsieur Alassane Dramane Ouattara. Bédié n'est-il pas en train de donner raison aux fondateurs du RDR qui disaient qu'il n'avait aucune vision ? N'est-il pas en train de nous dire que l'héritage du vieux était trop lourd pour lui ? Et nous, jeunes militants du PDCI-RDA, que devons-nous faire quand notre parti est délaissé ; quand notre parti est le dernier de la classe ? Apres l'analyse des derniers résultats de l'élection présidentielle, on se rend compte que le PDCI-RDA a perdu le Nord, le Sud, l'Est et l'Ouest. Quel échec ! Et  malgré cela, l'on veut nous distraire. L'avenir appartient à la jeunesse, a-t-on coutume de dire. A chaque génération son combat. Le président Henri Konan Bédié a eu son temps, il ne fera pas son temps et le temps des jeunes. Le PDCI-RDA est un grand parti, bien structuré, ne donnons pas de place et de temps à ceux qui pour des intérêts personnels veulent voir notre parti disparaître.

 

 

 

Alassane Dramane Ouattara et le vivre ensemble

 

Cela fait bientôt deux ans que Monsieur Alassane Dramane Ouattara gouverne notre pays. Pour la majorité des Ivoiriens, vivre ensemble c'est s'accepter, quelles que soient nos différences. La Côte d'Ivoire est un Etat laïc où il existe plus d’une soixantaine d’ethnies ; depuis 1990 on y a instauré le multipartisme. Pour nous, c'est en s'acceptant dans nos différences que nous allons bâtir la Côte d'Ivoire. Depuis le 11 Avril 2011, Alassane Dramane Ouattara a entamé la « nordisation » de notre pays. Toute l'administration est composée des membres de sa tribu ; il appelle ça le rattrapage. On se demande alors où est donc le vivre ensemble tant prôné par le RDR ? En Côte d'Ivoire, nous vivons ensemble mais, bizarrement, toute la classe politique opposante est en prison ; nos parents de l'Ouest se sont vus spolier de leurs terres et de leurs plantations. On vit tellement bien ensemble qu'un des dignes fils du pays a été déporté à la Haye, sa femme et son fils croupissent en prison dans le Nord du pays. Pour la première fois de son histoire, dans le vivre ensemble, des centaines de milliers de nos compatriotes sont forcés de vivre en exil, les personnalités de l'ancien régime ont vu leurs comptes fermés, ils sont menacés par des mandats d'arrêt internationaux lancés par le promoteur du vivre ensemble.

 

Nous pensons qu'avec la grave crise que traverse notre pays, le cas du RDR devrait nous servir de cas d'école dans la politique ivoirienne. La reconnaissance même du RDR en tant que parti politique est une grosse faute administrative de la part du président Bédié. Reconnaître un regroupement ethnique comme parti politique ne participe-t-il pas à la division du peuple ? Le président Bédié par manque de vigilance n'a pu savoir que reconnaître une association des nordistes comme parti politique est un danger pour notre pays. Concrètement, que devons-nous attendre de la gouvernance d'une mutuelle des ressortissants du Nord ? Si ce n'est de faire la promotion de ses membres.

 

Quand dans son propre parti, il n'y a que des personnes d'une seule tribu et d'une seule religion et que pour atteindre un but on fait miroiter le peuple à travers un slogan vivre ensemble, c'est une arnaque, une escroquerie morale qui ne peut prospérer. Dans l'essence même du RDR, il y a le tribalisme et la pensée unique, on comprend aisément pourquoi les militants pro-Gbagbo devront tous disparaître, la presse de l'opposition est interdite de parution, les forces de défense et de sécurité qui ont combattu la rébellion sont activement recherchés et emprisonnés.

 

Lorsque le parti qui prétend nous diriger a été fondé et existe sur des bases ethniques et religieuses la cohésion sociale est menacée, l'armée est divisée, l'insécurité s'installe, les Ivoiriens vivent dans l'incertitude. On fait fi de toutes nos lois et on nous demande de reconnaître la scène théâtrale dans laquelle le président du RDR est investit par la secrétaire générale dudit parti. Quelle injure !

 

Ivoiriennes, Ivoiriens, habitants de la Côte d'Ivoire, comme nous le constatons tous, notre pays court vers sa perte depuis l'avènement de Monsieur Alassane Dramane Ouattara. L'union faisant la force, n'est-il pas grand temps que les Ivoiriens du Sud, du Nord, de l'Ouest, de l'Est et du Centre se retrouvent pour donner une chance à la Paix ? Ayant attendu en vain le vivre ensemble d'Alassane Dramane Ouattara et le RDR, fiers Ivoiriens, le pays nous appelle, agissons ensemble maintenant pour que viennent la vie, l'amour, le développement et la prospérité dans notre chère patrie.

 

Dieu aime la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens.

 

 

 

Patrick Yao Kouamé, président de la Jeunesse du PDCI-RDA en exil

 

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 18:05

On pourrait dire qu’il est l’un des rares responsables du Fpi à être encore en place dans la commune d’Abobo. Il, c’est Motto Atchan, le secrétaire général Fpi de Djibi-Village. Entretien.

 

Notre Voie : Comment se porte la section Fpi de Djibi-Village dont vous êtes le secrétaire général ?

Motto Atchan : Nous avons besoin d’être remobilisés  pour redynamiser les structures du Fpi. A Abobo, tout le monde a eu peur. Tout le monde a fui. Aujourd’hui, des secrétaires généraux de sections ont été délocalisés. Le secrétaire général de notre fédération est en exil. Vous comprenez que dans un tel environnement, il nous faut repartir sur de nouvelles bases. C’est en ce sens que nous avons salué la visite de la direction du parti dans notre section. Je veux parler de la tournée qu’a effectuée ici, le camarade Laurent Akoun, secrétaire général par intérim du Fpi, bien avant son arrestation.

N.V. : A vous entendre, les militants du Fpi sont traqués ou contraints à l’exil. Comment avez-vous fait pour demeurer sur place ?

M.A. : Djibi est un village Abbey et, à proximité, nous avons un autre village qu’on appelle Dioulabougou. Comme son nom l’indique, il est en majorité peuplé de Dioula. Nous étions obligés de négocier avec eux pour nous laisser en paix. Ils ont leurs enfants qui sont nés ici dans notre village et qui vivent avec nous. Nous sommes allés leur dire que s’ils nous traquent, nous allons aussi les traquer. Donc ils ont compris et ne se sont pas attaqués aux Abbey. Moi, je suis collaborateur de Mme Simone Gbagbo, l’épouse du président Gbagbo. Et dans l’organisation de la campagne, j’étais le secrétaire chargé des structures locales du Fpi. Pendant la crise, on me demandait de ne pas venir pour ma sécurité, mais je venais prêcher les dimanches à l’église où je suis prédicateur. J’ai bravé beaucoup de choses. Je suis également conseiller municipal à Abobo. Donc le maire Adama Toungara et moi, nous nous connaissons. Aux militants du Rdr, je dis, chaque fois, qu’ils sont au pouvoir aujourd’hui et ils se comportent mal. Alors si demain, la situation change et que nous agissons comme eux, ils trouveront que nous sommes des dictateurs.

N.V. : Apparemment la situation semble se normaliser à Abobo, quel est alors l’état des structures de votre parti ?

M.A. : On a l’impression que la situation se normalise. Mais, il faut reconnaître qu’Abobo est un cas particulier. Nous avons encore un très grand nombre de Frci dans la rue et leur forte présence fait peur aux secrétaires de section Fpi. Qui ne peuvent pas encore reprendre leurs activités politiques. Donc à Abobo, les structures du Fpi n’ont pas encore commencé à fonctionner. Mais le secrétaire national de la JFpi, Justin Koua, a effectué une tournée dans notre zone. Au cours de cette tournée, nous avons visité Djibi-Village, Abobo-Té, Ahoué, et Ebimpé pour remobiliser nos militants. Nous leur demandons de vaincre la peur pour reprendre la lutte politique. Nous avons demandé que les secrétaires de section et de base qui ne veulent pas travailler, soient remplacés par des militants disponibles. Pour ceux qui sont partis en exil ou délocalisés parce qu’ils sont traqués, nous devons trouver des intérimaires pour poursuivre le combat.

N.V. : Comment avez-vous vécu la crise postélectorale à Abobo ?

M.A. : A Abobo, les militants du Fpi ont été touchés dans cette crise. Moi, je vis aux Deux-Plateaux. Mais des individus armés sont allés à mon domicile. Pendant que nous étions cachés dans la maison, mon fils rentrait et les Frci ont pointé l’arme sur lui. Ils ont failli le tuer et nous étions obligés de sortir pour éviter que le pire ne se produise. Tout le monde a vécu un véritable calvaire. Personne n’a été épargné dans cette crise.

N.V. : Laurent Gbagbo est détenu à la Cpi pendant qu’Alassane Ouattara est au pouvoir. Quel regard jetez-vous sur cette situation liée à ces deux acteurs importants de la crise postélectorale ?

M.A. : Nous savons tous que Laurent Gbagbo n’a pas commis de crimes. Gbagbo est un homme du peuple. C’est lui qui s’est battu pour l’avènement de la démocratie dans ce pays. C’est Gbagbo qui a lutté pour qu’il y ait le bulletin unique, l’urne transparente et le vote à 18 ans. C’est son combat qui a permis l’accès de procès verbaux à tous les candidats aux élections. Ce qui n’existait pas avant. Gbagbo est un démocrate qui n’a jamais privilégié la voie des armes. On dit que Gbagbo a payé des armes, mais on ne dit pas qui a armé les rebelles qui ont attaqué Gbagbo et son régime. On ne nous dit pas où et comment ils ont acquis ces armes pour attaquer le régime Gbagbo. Quant au régime Ouattara, il a un comportement qui n’est pas digne. La politique, c’est la discussion, ce sont les arguments. Malheureusement, ils n’ont pas d’arguments, ils ne font que tuer, commettre des exactions. Il ne faut pas perdre cela de vue.

Interview réalisée par Benjamin Koré

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Source : Notre Voie 10-11 novembre 2012
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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 23:48

« Tu nous promets un pays émergent en 2020. Je crains que ce pays ne soit immergé définitivement dès 2015, tellement les tares qui minent le système se révèlent chaque jour un peu plus. Le temps de la reconnaissance est passé. Quelle reconnaissance ? Ils ont sûrement enduré les longues périodes de disette avec toi dans l'opposition, mais penses-tu que cela vaille que ton mandat coure à l'échec pour eux ?… Le moment est venu que tu affrontes tes propres « démons » sinon… ».

Extraits d’une lettre au vitriol adressée au président par un inconnu, selon lebanco.net. Notre souhait est qu’il ait tort. Mais, et s’il avait raison ?

 

Eddy Pehe

 

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Source : Le Nouveau Réveil 12 novembre 2012

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 19:59

    Meiway a pris part à la Caravane de sensibilisation à la réconciliation et à la paix du 20 octobre au 3 novembre dernier. A     Meiway.gifKorhogo, le lundi 29 octobre dernier, nous avons pris langue avec lui pour qu’il nous dise son mot sur les tenants et les aboutissants de cette caravane.

 

 

 

Notre Voie : Que vous inspire cette caravane de la réconciliation nationale ?

 

Meiway : Cette caravane m’inspire une volonté réelle d’aller vers la paix et la réconciliation. C’est souvent bien de faire des discours, mais c’est toujours bien de les concrétiser. Nous les artistes ressentons une réelle volonté d’aller à la paix.

 

N.V. : Croyez-vous en la réconciliation ?

 

Meiway : Je suis quelqu’un qui est toujours resté optimiste. Car, tant qu’il y a la vie, on peut toujours réaliser des exploits. Je suis persuadé que, pour qu’il y ait réconciliation, il faut que tous les Ivoiriens participent à cette idée ; ce ne sont pas seulement les artistes qui doivent s’y employer.

 

N.V. : Comment y arriver ?

 

Meiway : Il existe une volonté nationale d’aller toujours vers la réconciliation. Et, pour réussir cette mission et aller à la paix, il faut avoir des interlocuteurs crédibles, sinon pas de réconciliation possible.  

 

N.V. : De quels interlocuteurs parlez-vous ?

 

Meiway : Les interlocuteurs en face. Je n’ai pas de problème personnel. Moi, je n’ai pas besoin d’interlocuteur. Pour moi, tout roule. Mais les vrais interlocuteurs sont soit en exil, soit en prison. On fait donc quoi ?  

 

N.V. : Qu’entendez-vous par réconciliation et comment peut-on la réaliser?

 

Meiway : Ce sont deux personnes en face qu’on réconcilie, deux interlocuteurs. Il y a aujourd’hui un interlocuteur au pouvoir : le groupement politique Rhdp. Je me rends compte que les vrais interlocuteurs, dans le cas d’espèce, sont en exil ou en prison. Je fais allusion aux membres Lmp. On prêche donc un peu dans le désert aujourd’hui concernant le processus de réconciliation nationale. On n’est pas obligé de se dire bonjour, mais on est obligé de vivre ensemble et donc dans une certaine atmosphère.  

 

N.V. : Une réconciliation par les artistes est-elle possible en Côte d’Ivoire ?

 

Meiway : Ce serait manquer d’humilité que de penser et même dire que les artistes peuvent réconcilier les Ivoiriens. Nos politiciens doivent aussi grandement jouer leur partition. Ce sont eux qui ont créé cette situation ; ils doivent donc s’y impliquer véritablement.  

 

N.V. : On constate qu’une partie de la population ne se sent pas concernée par les spectacles que vous donnez. Qu’en dites-vous ?

 

Meiway : La Côte d’Ivoire reste divisée. Vous croyez que ceux qui ont quelque chose sur le cœur viendront aux stades assister aux spectacles. On a une mission tellement délicate, mais qui nous empêche pas de tenir compte de la réalité des faits sur le terrain.  

 

Entretien réalisé par Marcellin Boguy 

 

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Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenances diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens et que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «crise ivoirienne ».

 

  Source : Notre Voie 7/11/2012

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 17:46

Le comédien-humoriste Gbi de Fer est vraiment en colère contre la soi-disant « Caravane de sensibilisation à la paix et à la réconciliation nationale » de Ouattara & Co. Il l’a fait savoir le 31 octobre 2012, sur la télévision en ligne www.ivoirtv.net. Selon lui, les somptueux cachets offerts à certains participants, c’est autant d’argent volé aux Ivoiriens sinistrés…

 

Pulsion I

 

« Souvent, c’est le comportement des uns et des autres qui crée la frustration et la haine. Au temps de Laurent Gbagbo, on disait que son entourage n’écoutait personne, que son entourage était hautain parce que trop rassasié. Sinon, Gbagbo lui-même n’a jamais été un problème pour les Ivoiriens. Le président Alassane est venu. Lui, je ne sais même pas s’il écoute quelqu’un. Cette caravane de la réconciliation qu’ils sont en train d’organiser me conforte dans ma position. Alassane, depuis qu’il est président de la République a reçu Alpha Blondy, Tiken Jah, Magic System. Tiken a été reçu 2 fois, Alpha une fois et A’Salfo plus de 4 fois. Question : qu’est-ce qu’ils ont de si important pour être reçus plusieurs fois, alors qu’aucun artiste local n’a été reçu à la présidence, alors que nous faisons tous des demandes d’audience ? Est-ce parce qu’ils sont à l’international ? Ces messieurs ont un comportement qui a créé n’importe quoi au sein de la famille des artistes en Côte d’Ivoire. »

 

Pulsion II

 

« Quand le président Alassane les a reçus – car c’est eux seulement qu’il reçoit – il leur a demandé ce qu’ils pouvaient faire pour lui. Chacun a parlé de Caravane de réconciliation nationale. La seule personne qui peut parler de caravane de réconciliation nationale, c’est Tiken Jah. Les 2 autres, peuvent-ils me parler de réconciliation dans mon pays ? Je ne crois pas. Depuis 10 ans que nous vivons la crise, A’Salfo a-t-il une fois sorti un morceau pour parler de la Côte d’Ivoire à l’unisson ? A-t-il une fois fait une tournée pour parler d’apaisement ? A-t-il une fois décrié tel ou tel comportement ? Il se contentait seulement de vendre "1er Gaou", son deuxième album à succès. Je n’ai jamais vu Alpha prendre un cahier et un stylo pour les offrir à un démuni. Tiken, je peux comprendre. Il a offert des tonnes de riz à l’Institut des aveugles de Yopougon, une école primaire à Gbéléban, à Man… Il a offert au moins 4 écoles primaires. Lui au moins, il partage. »

 

Pulsion III

 

« On remet une somme de 821 millions Fcfa pour une caravane. C’est choquant. Les Blondy gèrent 30%, le ministère 40% et les 30% restants sont pour la Tva. Yodé et Sirop sont venus de France. Leur cachet fait 15 millions Fcfa. Blondy a 10 millions Fcfa par prestation. Les 6 villes lui font 60 millions Fcfa. A’Salfo a 8 millions Fcfa par spectacle. Les 6 spectacles lui procurent à 48 millions Fcfa. Les artistes locaux qui étaient là, qui ont subi la guerre, qui ont tout perdu, qui ne savent plus où dormir, vous savez combien on leur donne ? Fadal Dey a 400 mille F par spectacle, alors qu’il n’a plus rien. Kajeem n’a plus rien. J’ai vu un groupe d’artistes Guéré dont Claude Romy, Blé Marius et leurs danseurs à la Rue Princesse de Man manger en groupe un seul poulet. Pendant ce temps, d’autres artistes mangent bien à l’Hôtel Cascade. Est-ce que c’est bien ? Eux, ils ont 50 mille F par prestation. Il n’y a même pas une seule femme artiste (Rose Sabine les a rejoints sur le tard, ndlr) dans leur tournée. J’aurais été content de voir Antoinette Allany dans cette tournée car elle a tout perdu. Elle est restée à Paris alors qu’ils ont fait venir des gens de Paris. Ce n’est pas bien. Pas même un artiste comédien dans la tournée. Est-ce à dire que les chanteurs sont mieux que nous ? Je dis non. Ce n’est pas donné à tout le monde d’écrire un texte, de le mettre en scène et de le dire. »

 

Pulsion IV

 

« Quand je vois que des Guéré sont à Duékoué, à Bangolo… et ne savent où dormir, où manger et on donne 60 millions Fcfa à Blondy pour dire : "Laissez tomber !", est-ce que c’est bien ? Evitez de faire des bénéfices sur le dos des Ivoiriens qui souffrent. Si cela ne vous interpelle pas, si vous n’en êtes pas conscients, nous, nous en sommes conscients. Alpha, c’est notre aîné. Quel argent n’a-t-il pas pour prendre 60 millions Fcfa sur le dos de pauvres personnes qui n’ont rien à manger ? Dresser un podium et chanter, c’est cela la réconciliation ? Il y a des artistes en Côte d’Ivoire qui ne savent où dormir. D’autres sont en exil. Glazaï Kévin est au Bénin. Il ne peut pas rentrer car sa maison a été pillée. Dites moi, chez Alpha a-t-il été pillé ? Chez A’Salfo a-t-il été pillé ? Apprenons à nous respecter. C’est l’argent du contribuable ivoirien que les gens prennent pour vous donner, et vous gaspillez cela comme vous voulez. Méfiez-vous. Je ne suis pas du tout content. Les artistes locaux qui ont subi la guerre sont sans contrat. La femme de Tolio Anatole a reçu une balle et est décédée. Il est là. Il n’a rien. Il faut évoluer à l’international pour que le président te reçoive. Dites-moi, c’est le Blanc venu de France pour jouer de la guitare devant le Guéré qui va faire que le Guéré va laisser palabre ? Le Guéré dit que sa maison est détruite, qu’il a faim, qu’il n’a pas l’argent pour envoyer son enfant à l’école. Qu’est-ce que vous faites ? Le cachet de Blondy peut permettre de construire 5 villages en géo-béton. Quand on va parler, vous allez dire que c’est de l’aigreur. On l’a fait sous Gbagbo, on le fera sous vous. Ce n’est pas bien ce que vous faites. Ce n’est pas joli. »

 

Pulsion V

 

« Je suis arrivé le jeudi 25 octobre à Man. J’ai eu une séance de travail de 15mn avec Blondy. Je lui ai dit que je ne suis pas content. J’ai dit la même chose à Tiken qui m’a dit qu’il n’était au courant de rien. A’Salfo m’a dit qu’il avait faim et qu’il partait manger, alors que les gens pour qui il tourne ont plus faim que lui. J’avais des courses sur Abidjan. Je suis rentré. Comme j’ai compris, je vais chercher des artistes, des architectes, des maçons, des plombiers pour aller construire des maisons à Duékoué pour ceux qui souffrent. C’est quand quelqu’un est rassasié, est content, qu’il peut faire un spectacle. De quelle réconciliation tu parles ? Quelqu’un n’a pas mangé, mais toi tu mets de l’argent de côté et tu lui dis : réconcilions-nous. Ils se foutent des gens ou quoi ? Je suis découragé. Il faut que le président sache choisir ses collaborateurs. N’importe quoi. C’est méchant. »

 

Fin de la pièce

 

Propos recueillis par Herman Bléoué & Schadé Adédé in Notre Voie

 

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Source : La Dépêche d'Abidjan 3 Novembre 2012

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 17:33

Les gesticulations et l’agitation verbale du renégat Zadi Djédjé, président d’une soi-disant « Coalition des jeunes patriotes pour la paix et la réconciliation » (Cjppr) sont de nature à semer la confusion chez des nôtres, notamment les plus jeunes… A leur intention, Achille Gnaoré, le président intérimaire des « Parlements et Agoras » remet les pendules de la Résistance à la bonne heure. Interview.

 

N.V.: Depuis le changement de régime, les Agoras et Parlements ont vu leurs premiers responsables, Idriss Ouattara et Jean-Marie Konin prendre le chemin de l’exil. Quel est aujourd’hui l’état des lieux ?

Achille Gnaoré: Depuis la chute du régime du président Laurent Gbagbo, tout le monde est traqué. Il en est de même pour les orateurs, les Agoras et Parlements. Beaucoup de nos camarades sont obligés de fuir ou de se cacher pour avoir la vie sauve. Face à cette situation de terreur et de répression, faut-il rester inactif ? Non ! nous estimons qu’il faut se battre. Donc, nous allons redonner vie à nos outils de combat et travailler en synergie avec la JFpi.

 

N.V. : Vous vous rapprochez de la JFpi. Avez-vous l’onction de vos responsables en exil pour cette initiative ?

G.A. : Ce sont nos leaders en exil, Jean-Marie Konin et Idriss Ouattara , qui ont demandé que nous prenions nos responsabilités en réorganisant nos structures de lutte. Nous prenons donc nos responsabilités avec leur bénédiction.

 

N.V. : Pendant ce temps, on voit sur le terrain une autre organisation animée par Zadi Djédjé qui appelle la jeunesse ivoirienne, notamment les pro-Gbagbo, à la réconciliation et à la paix. Qu’en pensez-vous ?

G.A. : Nous profitons de l’occasion pour interpeller les Ivoiriens en leur disant que Zadi Djédjé est un imposteur. Il n’agit pas au nom des patriotes que nous sommes. Il agit au nom d’Alassane Dramane Ouattara et de Hamed Bakayoko. C’est auprès d’eux qu’il prend ses instructions en se camouflant dans la peau de jeune patriote pour berner nos camarades. Nous appelons donc tous les camarades à demeurer dignes et à rester à l’écoute pour les mots d’ordre futurs.

 

N.V. : Vous qualifiez Zadi Djédjé d’imposteur alors qu’il déclare être en symbiose avec la JFpi, le Cojep et les pro-Gbagbo. Par votre attitude, on pourrait penser que vous êtes contre la réconciliation et la paix…

G.A. : Nous ne sommes pas contre la réconciliation et la paix. Mais pour y aller, il y a un processus à suivre. Est-ce que Zadi Djédjé a consulté ses camarades pour faire tout ce bruit ? C’est pour cela que nous disons qu’il est un imposteur. Nous avons nos aînés et nos camarades qui sont en exil. Nous avons des centaines de nos camarades qui croupissent en prison. Nous avons nos camarades qui sont traqués par le pouvoir et qui ne savent même pas où mettre la tête. Notre idole Laurent Gbagbo se trouve à La Haye. Donc, on ne doit pas se lever comme ça pour aller à la réconciliation. Le pouvoir doit être visité par l’humilité pour que nous allions à la réconciliation. Nous constatons le contraire. Pour nous, aller à la réconciliation suppose qu’on doit libérer les prisonniers, permettre à nos camarades de rentrer d’exil. Aller à la réconciliation, c’est cesser la traque.

 

N.V. : Vu le contexte actuel, quel est l’avenir des « Agoras et Parlements ?

G.A. : Les Agoras et Parlements ne sont pas morts. Nous demandons à tous nos camarades partout où ils se trouvent de prendre contact avec nous. Certains l’ont déjà fait et nous sommes au travail. Nous exhortons nos camarades à vaincre la peur pour nous rejoindre. C’est en menant la lutte que leur sécurité sera préservée. Ceux qui se cachent vont mourir dans l’indifférence totale. Nous appelons donc tous nos camarades orateurs, nos camarades « parlementaires », tous les jeunes patriotes à prendre contact avec nous pour que nous puissions mener le combat pour la démocratie et la liberté d’expression.

 

Entretien réalisé par Benjamin Koré

 

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Source : Notre Voie 7 novembre 2012

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 17:21

Les prémices d’un conflit profond se dessinent à N’Douci. Pour comprendre la situation, nous nous sommes rendus mardi dernier dans le village de Broubrou, foyer de la tension.

 

S’achemine-t-on vers un conflit intercommunautaire à N’Douci ? Une tension est latente entre populations de Broubrou, à 22 km de N’Douci et 122 km d’Abidjan. Pour cause, autochtones Abidji-Agni d’une part et allogènes d’autre part ont maintes fois eu des accrocs. Traoré Tiécoura, planteur de cacao témoigne, par exemple, qu’il a échappé à la mort le 16 octobre. « Ce jour-là, se souvient-il, Augustin Yobouet et une quinzaine de jeunes gens conduits par un certain Olivier, armés de faucilles, de machettes et de gourdins, sont venus m’attaquer à mon domicile. J’ai pu m’échapper pour me réfugier chez le chef de village. Ma famille a pu se mettre à l’abri. Mais ils ont tout cassé chez moi. Ils ont détruit tous mes biens. Ils ont emporté la somme de 500.000 Fcfa. Et l’une de mes femmes a perdu la somme de 217.000 Fcfa », raconte dépité le planteur de cacao. Selon lui, ils se sont ensuite dirigés vers le domicile du chef de village. Là-bas, ils rouent de coups ce dernier. « Ils m’ont bastonné à sang et laissé pour mort. Il a fallu l’intervention de ma femme pour me tirer des griffes de mes agresseurs. Le voisinage n’a pas volé à mon secours. Ils ne se sont pas arrêtés-là », ajoute Tiécoura. A l’en croire, ses agresseurs se sont dirigés chez un autre allogène, Mamadou Ouattara qu’ils ont aussi passé à tabac. « C’est ainsi que nous avons fait appel aux dozos basés à N’Douci pour nous secourir. Ils sont arrivés et nous ont fait sortir du village pour nous envoyer à N’Douci », confie le même interlocuteur. Il nous montre ses blessures à la tête, aux pieds et dans le dos. Pour comprendre les raisons d’une telle violence, il faut remonter à 2006. M. Traoré, allochtone Sénoufo exploite une portion de terre de 5 ha que lui a cédée Augustin Yobouet Kobenan. « Nous nous sommes rendus sur la parcelle en question et il m’a dit de l’exploiter. Ce que j’ai fait en plantant du cacao. Nous avons signé un document qui atteste qu’il m’a cédé la terre. J’ai rempli toutes les conditions qu’il m’a posées. Je lui ai remis la somme de 21.000 Fcfa comme droit coutumier », précise-t-il. Et d’en venir au début des ennuis : « En 2009, la plantation a commencé à produire. Et c’est lui qui a pris les premières récoltes. Il est allé les vendre sans me donner ma part. Je me suis plaint, mais il a continué ainsi plusieurs fois. Je l’ai convoqué chez le chef de village. Mais rien n’a changé. Alors, j’ai porté plainte contre lui à la brigade de gendarmerie de Tiassalé. Je lui ai envoyé trois convocations auxquelles il a refusé de répondre. Nous nous sommes rendus à Gbolouville chez le sous-préfet. Il a été confondu. Le sous-préfet avait décidé que la parcelle soit partagée équitablement ». Interrogé, le mis en cause dit autre chose : « Nous disons que notre terre nous a été léguée par nos ancêtres. C’est notre terre. Et nous ne voulons pas que d’autres personnes viennent nous imposer leur loi. Les dozos ont envahi notre forêt. Cela n’est pas normal. Ici, c’est chez nous ».

 

Réunion de crise à la sous-préfecture

 

Benoît Yao, notable de la chefferie de Broubrou, confirme l’agression de Tiécoura et des autres membres de sa famille. « Traoré a été agressé par les jeunes gens. Sa maison a été pillée. Je me suis rendu à son domicile pour constater les faits », atteste-t-il. Cependant, le notable dénonce l’attitude des chasseurs traditionnels qui, s’offusque-t-il, sont arrivés sans l’informer de la nature de leur mission. « Les dozos sont arrivés au village pour prendre Yobouet Sémou. Nous n’étions pas informés de cette descente. Lorsque l’affaire est arrivée à la gendarmerie, nous avons été conduits à la sous-préfecture de Gbolouville dont nous dépendons. Le sous-préfet a indiqué qu’il fallait procéder à la délimitation de la plantation. J’ai envoyé des jeunes pour faire ce travail. Et ce jour-là, Traoré Tiécoura s’est aussi rendu au champ. Les choses ne se sont pas bien passées. Et il y a eu des palabres au champ entre Tiécoura et les jeunes. Il m’en a parlé et j’ai informé le sous-préfet. Comme ce dernier était en congé, alors il nous a mis en contact avec le sous-préfet de N’Douci. Le calme est revenu au village. Nous sommes en train de calmer les jeunes gens pour faciliter le retour de Traoré et de tous les frères Malinké, Sénoufo et Lobi qui ont dû quitter le village craignant pour leur vie », promet-il. Mais les choses ne sont pas si simples. Paul Amani Koffi, président de la jeunesse, émet des réserves : « Lors de l’intervention des dozos, ils ont tiré des coups de feu en l’air. Dans notre tradition, cela n’est pas normal. Donc, la famille de Yobouet exige qu’une cérémonie soit organisée au cours de laquelle les parents de Traoré viendront demander pardon. C’est à partir de là que ce dernier peut revenir au village. Je ne suis pas opposé à son retour et à celui de tous ceux qui sont partis du village à cause de cette situation ». Dans tous les cas, Mme Christelle Koné Kina, sous-préfet de N’Douci, assurant l’intérim de son collègue de Gbolouville, nous indique que force reste à la loi : « J’ai dit aux deux parties que nul n’a le droit de se faire justice. Il existe la gendarmerie et la police qui sont des forces légales. Pour ce qui est de la portion de terre en question, nous avons demandé à Tiécoura de laisser la partie litigieuse, et de procéder à une levée topographique par les agents du ministère de l’Agriculture. A partir de ce plan, nous allons définir les contours de la parcelle qui doit lui revenir en collaboration avec la communauté villageoise. Selon l’accord convenu, l’usufruit sera partagé en deux parties égales. Par exemple, s’ils ont récolté six sacs de cacao. Chacun prend trois sacs pour aller le vendre lui-même. Contrairement à l’ancien accord où c’est Yobouet qui partait vendre la récolte pour empocher tout l’argent, ils ont accepté ce nouvel accord ». D’après l’autorité préfectorale, dans les jours à venir, une mission de sensibilisation va se rendre dans le village pour inviter les uns et les autres à une cohabitation pacifique.

 

Moussa Ouattara, envoyé spécial à N’Douci

Titre original : « Foncier rural, expropriation de biens, chasse à l’homme …à N’Douci : autochtones et allogènes au bord de l’affrontement ».

 

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Source : Nord-Sud 31 octobre 2012

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 01:14

Odile Tobner est un écrivain et une universitaire française. Elle est la veuve d'Alexandre Biyidi Awala, dit Mongo Beti (1932-2001). Professeur agrégé de Lettres classiques en 1970, épouse de Mongo Beti et mère de famille, elle obtient en 1976 un doctorat de littérature française (XVIIe siècle, Blaise Pascal). Odile Tobner fut chargée de cours en littérature française du XVIIe siècle, à l'université de Rouen, de 1978 à 1984. Avec Mongo Beti, elle créa Odile-Biyidi--presidente-de-Survie-photo-copie-1.jpgen 1978 la revue Peuples noirs peuples africains qui paraît jusqu’en 1991 et publia en 1989 un Dictionnaire de la négritude. Depuis la mort de son mari, elle a pris la direction de la librairie des Peuples Noirs qu'il avait fondée à Yaoundé au Cameroun. Elle a été élue le 17 septembre 2005, présidente de Survie France, succédant à François-Xavier Verschave, mort en juin 2005.

 

 

Source : wikipedia.org

 

 

Lynx.info : Vous doutiez dans une interview avec Lynx-info que les socialistes puissent mettre fin à la Françafrique. Avec le discours de Hollande lors du sommet de la francophonie, vivez-vous encore dans cette crainte ?

 

Odile Tobner : Plus que jamais. Le discours de Hollande est très flou, plein de bonnes intentions mais sans grand chose de concret. Il y a eu bien des discours de ce genre par ses prédécesseurs. Il faut donc attendre les actes pour juger de sa politique africaine. Jusqu'à présent, réception de dictateurs, participation au sommet de Kinshasa, ses actes sont plutôt dans la continuité de la politique africaine française traditionnelle.

 

 

 

Lynx.info : Quelles sont les particularités de la droite et la gauche française sur la politique étrangère en Afrique ? Comment expliquez-vous que la gauche soit plus proche de Ouattara que Gbagbo ?

 

Depuis que la gauche est parvenue au pouvoir, en 1981, on sait qu'il n'y a qu'une seule politique africaine de la France. C'est une politique coloniale. La gauche est plus paternaliste, la droite plus cynique, mais c'est la même idéologie raciste qui les anime toutes deux. Pour ce qui est de Gbagbo, il n'y a aucune solidarité entre ceux qui se réclament du socialisme. Les intérêts égoïstes d'abord.

 

 

 

Lynx.info : Finalement les bombes françaises ont-elles apporté la démocratie en Côte d’Ivoire eu égard à ce qu’on voit sur le terrain actuellement ?

 

Bien sûr que non. La solution de la crise politique était dans l'accommodement des parties. Mbeki, Rawlings, étaient les voix de la sagesse politique dans l'intérêt de tous les Ivoiriens. Ils n'ont pas été écoutés du tout.

 

 

 

Lynx.info : Le président de l’Assemblée française Claude Bartolone a reçu Guillaume Soro. François Hollande, lui a reçu Ouattara. La « realpolitik » d’abord et ensuite les droits de l’homme et la démocratie. C’est ça ?

 

Est-ce qu'il y a même des hommes en Afrique. Ce sont tous des barbares. Il y a en effet seulement ceux qui nous servent et ceux qui nous contestent. La cécité volontaire des Occidentaux à l'égard de dirigeants comme Soro, impliqué dans bien plus de crimes contre l'humanité que Gbagbo, scandalise ceux qui croient que le respect des Droits de l'homme est un principe de l'Occident. En fait ce n'est qu'un discours opportuniste à brandir contre leurs ennemis pour justifier leurs guerres.

 

 

 

Lynx.info : L’association Survie a manifesté lors de la venue à Paris de Blaise Compaoré. Que reprochez-vous a un président qui a été élu de 80% des voix ? Ce n’est pas trop demander à François Hollande qui a besoin des pions en Afrique ?

 

La durée du pouvoir de Compaoré, depuis 1988, montre bien son côté antidémocratique. Outre son arrivée au pouvoir par l'assassinat de Thomas Sankara, Compaoré a soutenu Charles Taylor, le bourreau du Liberia. Il a été le protecteur de la rébellion en Côte d'Ivoire. L'image de "médiateur" qu'on essaie de lui donner est usurpée. Tous les problèmes dont il s'est occupé ont empiré. L'exemple de la Côte d'Ivoire le montre assez.

 

 

 

Lynx.info : Plus les organisations des droits de l’homme voudraient voir les seigneurs de guerre d’Alassane Ouattara devant les tribunaux et plus ces derniers montent en galons. A-t-il les moyens de les livrer à la justice un jour ?

 

Ouattara en a évidemment les moyens, puisqu'il est au pouvoir, mais il n'en a pas la volonté puisque ces chefs de milice sont les artisans de sa venue au pouvoir. Il ne va pas scier la branche sur laquelle il est assis.

 

 

 

Lynx.info : Guillaume Soro, premier ministre de Côte d’Ivoire dit qu’il ne faut pas mettre les morts d’Alassane dans la même balance que ceux de Laurent Gbagbo. Votre avis ?

 

Il n'y a en effet pas de comparaison. Les violences du parti de Gbagbo n'ont rien à voir en nombre, en nature, en durée avec celles du parti de Soro et de Ouattara, qui sont bien plus graves, qui se sont déchaînées même à l'intérieur de leur propre camp, avec l'assassinat d'Ibrahim Coulibaly, après que ses partisans eurent été sauvagement exterminés dans le nord.. Le jour où l'histoire se fera rigoureusement, on pourra en juger équitablement.

 

 

 

Lynx.info : Le franco ivoirien Michel Gbagbo est en prison. Comment expliquez-vous que Paris ne fasse rien pour sa libération et se démène pour connaître la mort du journaliste franco-canadien André Kieffer ?

 

Paris ne veut pas s'opposer à Ouattara. On constate aussi que l'affaire Kieffer n'a pas progressé d'un millimètre depuis que Ouattara est au pouvoir. Il y a une bizarre obstruction à tout progrès de l'enquête.

 

 

 

Lynx.info : Il paraît que ce sont les entreprises françaises qui se partagent le marché ivoirien. Ceci explique l’acharnement des politiques français tout bord confondu pour le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir ?

 

Rétrospectivement on peut penser que la volonté de Gbagbo d'ouvrir le marché ivoirien à toute sorte de fournisseurs a pu être une des causes qui ont provoqué l'acharnement de la France à le chasser du pouvoir.

 

 

 

Lynx.info : Un homme et mille définitions. Comment vous analysez Ouattara ? Un démocrate ? Un bon économiste ? Ou un président au service des puissances occidentales ?

 

C'est le type même du pantin de l'Occident. Il a fait toute sa carrière au service des institutions financières qui oppriment l'Afrique. C'est lui qui a été chargé d'imposer la dévaluation du CFA aux présidents africains qui n'en voulaient pas. On ne peut pas, dans le même discours, dire comme il le fait que le Franc CFA a été profitable à l'Afrique et venir tendre sa sébile pour remédier à la « pauvreté galopante » des Africains.

 

 

 

Lynx.info : L’UE ne semble pas non plus être dans la logique de bousculer Ouattara pour un jeu politique avec son opposition. Comment l’expliquez-vous ?

 

Le camp occidental est très uni quand il s'agit de ses intérêts communs. Les USA tentent bien d'élever un peu la voix sur les droits de l'homme, mais sans beaucoup de zèle.

 

 

 

Lynx.info : Vous avez une idée sur les allez retours de Ouattara en France. 47 voyages en 17 mois de pouvoir. Vous trouvez normal pour un pays qui sort de la guerre ?

 

En tout cas c'est un signe évident de dépendance, que ce soit pour des questions personnelles, soins médicaux ou autres, ou pour des questions politiques, il ne trouve pas en Côte d'Ivoire ce qu'il lui faut, ni de quoi s'occuper.

 

 

 

Lynx.info : Je vous remercie

 

 

 

Interview réalisée par Camus Ali - Lynx.info

 

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Source : La Dépêche d'Abidjan 5 Novembre 2012

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 00:11

L’auteur-compositeur Gédéon, en exil il depuis plus d’un an, se prononce sur la Caravane nationale dite « de sensibilisation à la paix et à la réconciliation ». Le musicien de variété parle également de ses tournées dans la sous-région, dans le cadre de la promotion de sa nouvelle œuvre : «Le code».

 

 

 

Notre Voie : L’actualité culturelle, c’est la caravane nationale de sensibilisation à la paix et à la réconciliation à la quelle finalement tous les artistes exilés ne prennent pas part. Aviez-vous été contacté avant son démarrage ?

 

Gédéon : Pendant que j'étais au Cameroun, mon manager me disait que certaines personnes ne cessaient de m'appeler pour cette affaire de caravane de réconciliation. Mais comme ma littérature ne correspond pas a ce genre de comédies, je lui ai dit de leur dire simplement que je ne me sens pas concerné.

 

 

 

N.V. : Et pourtant il s’agissait aussi, apparemment, de faire revenir les exilés que vous êtes…

 

G. : Dans la forme, vouloir faire revenir ses pairs, n'est pas mauvais en soi. Mais comme vous le savez, toute entreprise a besoin d'un soubassement. Pour une maison, c'est la fondation et pour une voiture, les roues. Si ce soubassement n'existe pas, soit ça ne peut pas tenir, soit ça ne peut pas bouger. Avant de chercher à faire revenir les artistes exilés, ces collègues artistes pro-Ouattara feraient mieux de demander discrètement à leur oncle de consacrer, ne serait-ce que 10% de l'enthousiasme dont il fait preuve pour la terreur, au dialogue. Cela facilitera la réalisation de son initiative. Comme vous le savez bien, des milliers d'Ivoiriens, ceux pour lesquels un artiste donne de la voix, sont encore dans des camps de réfugiés, hors de leur terre-mamelle pour des raisons que le monde entier sait.

 

 

 

N. V. : Soyez plus explicite !

 

G. : On n'adore pas un fétiche avec une seule moitié de la cola. La réconciliation se fait à 2, à 3, etc., comme on l'a tous vécu en 2000 où tous les leaders étaient présents. C'est vrai, nous avons besoin de revivre la Côte d'Ivoire d’avant mais je ne pense pas qu'une faim atroce pousserait un être humain à manger ses dents. Je me souviens encore que sous le président Laurent Gbagbo une même caravane dite de réconciliation nationale avait été organisée. A cette occasion, toutes les parties prenantes au conflit en Côte d’Ivoire étaient présentes. Wattao, Sidiki Konaté, Blé Goudé, tous les partis politiques, ainsi que les groupements de jeunesse, toutes tendances politiques confondues, avaient adhéré au projet. Mais contre toute attente, le clash est arrivé. Tout simplement parce qu’une partie des Ivoiriens n’avait pas été sincère dans sa démarche.

 

 

 

N.V. : Est-ce une sorte de retour à l’envoyeur ?

 

G. : Ceux qui s’agitent aujourd’hui, les pro-Ouattara, avaient-ils participé à cette caravane ? Ils avaient dit «non» en son temps. Certain d’entre eux, comme A’Salfo, prétendaient que leur statut d’artiste leur imposait la neutralité. Pourtant nous étions informés de ses vas et viens chez le président Laurent Gbagbo. Si, aujourd’hui A’Salfo est très engagé dans cette caravane, peut-être qu’il a, entre temps, perdu son statut d’artiste. Tout ça pour vous dire qu’il faut un minimum de sincérité pour réconcilier les Ivoiriens. La vie n’est pas seulement physique. Combien sont-ils, les Ivoiriens qui se sentent aujourd’hui concernés par cette caravane qui a débuté depuis le 20 octobre dernier ? La caravane se déroule pendant que ceux-là même qui ont été cooptés pour réconcilier les Ivoiriens s’entre-déchirent pour des questions idiotes de cachets. C’est vraiment triste tout ça ! Je vous le dit, s’il y a beaucoup de bagarre dans cette tournée de réconciliation, c’est parce que la caravane nationale de réconciliation n’a pas reçu l’onction du peuple !

 

 

 

N.V. : Que faut-il donc pour réconcilier les Ivoiriens ?

 

G. : La réconciliation ne se fait pas avec la force. Qui veut une réconciliation ne fait pas des arrestations, du rattrapage, des licenciements abusifs, du musellement du peuple et de la presse, son petit déjeuner, déjeuner ou son goûter. Pourrais-tu accepter que celui qui a tué ton père vienne épouser ta mère ? Je pense que pour une réconciliation vraie, il faut libérer tous nos parents abusivement détenus, il faut libérer la parole, il faut cesser de poursuivre les gens pour leurs idéaux et mettre fin aux accusations arbitraires.

 

 

 

N.V. : Les autorités ivoiriennes disent qu’elles tendent la main aux exilés ? Allez-vous rentrer bientôt ?

 

G. : Je ne sais pas si cela serait aisé pour moi de parler d'autorités. Pour le commun des mortels, les autorités qui dirigent un pays sont établies par le peuple. Or, vous savez très bien que ceux qui sont là actuellement ont été imposés par la communauté dite internationale. Comme une sorte d’administration provisoire qu'un Etat affecte à la tête d'une société parce qu'il y a un conflit. Et en général, dans un tel cas de figure, l’administrateur règne en maître absolu dans la société puisqu'il n'a de comptes à rendre qu'a celui qui l’a nommé ou installé. Alors, voulez-vous que je m'adresse au vent ? En revanche, au peuple de Côte d'Ivoire, je voudrais qu’il retienne que la foi est une lutte entre le sage et le démon. Du fait que la nature mystérieuse de la vie est le principe fondamental qui mène au bonheur, la lutte entre le bien et le mal est rude et le conflit entre le bonheur et le malheur intense. C’est au moment où vous pensez être au plus profond du malheur qu'une foi sincère et une joie fondamentale commencent à éclore. Alors, pour nos plaisirs de courte durée sur terre, évitons de frapper à la porte de l'enfer. C'est vrai que c'est dur mais ça ne va pas durer. Restons dignes !

 

 

 

N.V. : Terminons par vos différentes tournées à travers la sous-région, dans le cadre de la promotion de votre nouvel album de variété, « Le code ». Comment êtes-vous accueilli ?

 

G. : Ce n'est pas parce que je ne suis pas au pays que fin ma carrière doit prendre. Grâce à vos différentes prières, un nouveau public m'a adopté et ne cesse de m'associer à ses différentes cérémonies culturelles dans la sous-région. Dans cette dynamique, je bénéficie de plusieurs rendez-vous avec des organes de presse de la sous-région. Je vous assure que c'est épuisant. Mais je peux dire que je m’éclate vraiment !

 

 

Propos recueillis (via Internet) par Schadé Adédé

 

 

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Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l'unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu'ils soient en rapport avec l'actualité ou l'histoire de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens, et que, par leur contenu informatif, ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la «crise ivoirienne».

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Source : Notre Voie 3 novembre 2012

 

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