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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 17:51

OUAGADOUGOU (© 2013 AFP) - La société civile burkinabè a rejeté lundi, à l’issue d’un forum citoyen, tout « stratagème » ayant pour but d’installer le « pouvoir à vie » du président Blaise Compaoré au Burkina Faso. 

Blaise-Compaore.jpg

 « Pour empêcher toute manipulation opportuniste de la constitution, nous devons construire un rempart citoyen à même d’endiguer les tentations de pouvoir à vie du président Compaoré », a déclaré Luc Marius Ibriga, président du Forum des citoyens de l’alternance (Focal), dont c’était la troisième édition lundi.

La société civile et l’opposition burkinabè accusent le chef de l’Etat de vouloir modifier l’article 37 de la constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels et l’empêche de se présenter à nouveau en 2015.

Elles rejettent également catégoriquement la création d’un Sénat, que Blaise Compaoré veut créer, selon elles, pour se maintenir au pouvoir.

« De tels stratagèmes sont inconstitutionnels et illégitimes, et c’est à bon droit que nous pourrons, sur le fondement de la constitution, leur opposer la désobéissance civile », a soutenu M. Ibriga.

Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 par un coup d’Etat, a effectué deux septennats (1991 et 1998), avant qu’un amendement modifiant la durée du mandat présidentiel ne lui permette d’être élu pour deux nouveaux quinquennats (2005 et 2010).

Le chef de l’Etat s’est jusqu’à présent montré très flou sur sa volonté de se présenter une nouvelle fois à la charge suprême.

Le Focal, un rassemblement annuel qui se tenait lundi sur le thème du « Burkina Faso après l’élection présidentielle de 2015″, a réuni environ 200 personnes, la plupart issues de la société civile et de partis d’opposition, selon un décompte de l’AFP.

Ses membres craignent que le président burkinabè organise un référendum pour imposer ses vues, ce à quoi ils se disent également opposés. 

Déclaration d’un groupe de membres

du bureau politique national

du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)

 

Depuis la tenue en mars 2012 de son Ve congrès, notre Parti, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (Le parti au pouvoir, NDLR), traverse des moments dangereux, chargés de grosses inquiétudes, et qui interpellent tout militant sur son avenir. Il est en effet loisible à tout militant ou observateur de constater les graves dérives auxquelles s’est fortement accoutumée la nouvelle équipe dirigeante du Parti qui se comporte en véritable clan dirigeant, dans le sombre dessein de faire triompher des idéaux et objectifs étrangers à ceux du CDP.

Le plus grave en effet, ce n’est pas l’amateurisme qui la caractérise, ni le désordre, ni même son incompétence qui saute aux yeux , mais plutôt son refus obstiné, malgré les critiques maintes fois exprimées par les militants, d’appliquer les règles élémentaires qui régissent le Parti, son organisation et son fonctionnement depuis sa création en 1996, lesquelles sont édictées par les textes fondamentaux adoptés par les congrès successifs. Cet entêtement à vouloir faire du CDP ce que seulement quelques personnes voudraient qu’il soit, suscite réprobation et indignation. Aussi, en l’absence de cadres appropriés pour le faire en interne, avons-nous décidé de rompre le silence pour porter à l’attention de l’opinion interne et de celle extérieure au parti nos préoccupations qui sont celles d’une large majorité des militants. 

1- De la confiscation de l’autorité du Bureau Politique National

Bien que défini par les statuts comme étant « l’organe dirigeant du Parti » (cf. article 32), le Bureau Politique National (BPN), dont il nous revient que la composition a été tronquée par l’ajout frauduleux de près de 200 membres aux 450 issus du dernier congrès, s’est vu régulièrement contourné au moment de prendre les décisions cruciales. Ce fut le cas lors des élections couplées législatives/municipales de décembre 2012 où le Secrétariat Exécutif National (SEN) s’est arrogé le droit régalien d’élaborer les critères de candidature, les modalités de sélection des candidats sans aucun examen préalable par le BPN comme cela se faisait auparavant, puis a adopté souverainement les listes de candidature encore une fois sans le moindre égard ni compte-rendu au BPN, seul organe pourtant habilité à prendre ce type de décisions. L’article 35 des statuts stipule pourtant clairement que le Secrétariat Exécutif National est chargé d’« exécuter les décisions et mesures prises par le BPN relatives au choix des candidats du Parti aux différentes consultations électorales ».

Pour la mise en place du Sénat, le SEN ne s’est nullement cassé la tête, il a tout simplement replâtré sa méthode. Pas le moindre salamalec, les membres du BPN se sont réveillés avec une directive signée… à prendre ou à laisser !

Le BPN est désormais une coquille vide. On le convoque très rarement et seulement quand ça plait. Quand enfin une session se tient, c’est pour survoler les vrais problèmes, endormir les cadres du Parti pour ensuite les poignarder dans le dos. C’est ce manque de considération et d’honnêteté qui justifie la désaffection manifeste des membres constatée lors des dernières sessions. Quant aux camarades qui viennent encore aux sessions, ils ont compris qu’il faut aller écouter, se taire et partir, car sait-on jamais ? 

2- De la dérive autoritaire à l’occasion du renouvellement des structures et organes du Parti

Le Secrétariat Exécutif National avait déjà été critiqué lorsque, dans l’après-congrès, il a procédé à la recomposition pure et simple des bureaux de section du Kadiogo, du Houet et de la Comoé. Non seulement les motifs du nouveau découpage des communes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso évoqués n’étaient pas plausibles, l’opération ne concernant que les arrondissements à l’intérieur, et donc seulement les sous-sections, mais aussi ce fut l’occasion rêvée pour le SEN d’opérer une véritable purge (14 membres balayés sur les 20 de la section au Kadiogo !) dans le dessin d’asseoir des structures à sa solde dans les deux grandes villes. Pourtant, il ne dispose statutairement d’aucun pouvoir pour cela. Les sections provinciales répondent des directives du BPN qui, au vu d’un rapport circonstancié du SEN ou de la Commission nationale de contrôle, peut autoriser la révocation de tout ou partie d’un bureau de section et le remplacement des membres. L’article 29 des statuts donne pouvoir à la conférence provinciale de « pourvoir au remplacement d’un membre du bureau en cas de vacance de poste conformément aux directives du Bureau Politique National ». Dans le cas d’espèce, non seulement le BPN n’en a même pas été saisi, mais aussi aucune conférence provinciale n’a été convoquée pour procéder à ce qu’on a appelé réajustement mais qui était une véritable dissolution-recomposition.

En son temps, ni les critiques véhémentes des membres du BPN exprimées au tout premier BPN d’après-congrès, ni les rappels incessants au règlement n’ont produit le moindre effet, les Seigneurs du jour affichant leur toute puissance. Depuis la création du CDP, c’était bien la première fois que l’on assistait à de tels charcutages des bureaux exécutés d’autorité par l’organe exécutif du Parti. Qu’à cela ne tienne, l’équipe d’Assimi KOUANDA n’en a cure… le Parti, « c’est nous et nous seuls ! »

L’erreur est humaine dit-on, et le bénéfice du doute aurait pu encore être accordé à la nouvelle équipe, en son temps encore dans l’apprentissage, bien qu’en son sein tout le monde n’était pas neuf ! Près de deux ans se sont écoulés et voici qu’à nouveau, et contre toute attente, le SEN sort une directive dans laquelle il décline les modalités de renouvellement des bureaux des structures géographiques du Parti, encore une fois en pure défiance de ce que prévoient les textes du Parti. Le chapitre II de cette directive publiée sous le No 2013/0003/CDP/CN/BPN/SEN et datée du 05 novembre dernier intitulé « Procédures de mise en place des bureaux » tient en tout et pour tout en deux articles et une phrase par article :

« Article 9 : Le renouvellement des membres des bureaux des structures géographiques s’effectuera de manière descendante ; de la section provinciale aux sous-comités.
Article 10 : Le Secrétariat Exécutif National entreprendra des concertations auprès des militants et des personnes ressources dans les différentes provinces et se donnera tous les moyens pour identifier les camarades susceptibles d’animer les organes dirigeants des structures géographiques du Parti. »

La messe est ainsi dite, le SEN est l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin de tout ce processus qui engage le Parti et l’ensemble de ses militants au plus haut point.

Les dispositions de nos textes en la matière sont pourtant d’une inaltérable clarté. Toutes les références statutaires aux opérations touchant à la mise en place des structures, du comité de base à la section en passant par la sous-section ainsi que le remplacement éventuel d’un membre, renvoient toujours aux directives du Bureau Politique National (articles 19, 24, 29, 33 et 35 des statuts, et articles 16, 19, 29, 30, et 39 du règlement intérieur).

L’article 35 des statuts précise le rôle que doit jouer le SEN en la matière : le SEN est chargé de « superviser la mise en place des organes des structures du parti et de veiller à leur bon fonctionnement ». Il est donc clair que le BPN doit examiner les modalités du renouvellement, prendre les décisions appropriées que le SEN se chargera d’exécuter, tout en supervisant les opérations sur le terrain. C’est du reste ce qui a toujours été fait depuis la création du Parti jusqu’au Ve congrès. Bien entendu, nous ne nions pas au SEN le droit d’initiative lui permettant d’élaborer et de proposer au BPN les modalités du renouvellement des organes. De là à se substituer à la direction politique nationale qui est le BPN pour décider et exécuter à la fois, il y a un grand fossé qu’il n’y avait pas lieu de franchir. Nous ajoutons que le SEN avait pourtant promis, lors des récentes sorties dans les provinces que les modalités seront déroulées en temps opportun pour examen par l’instance appropriée. Encore faut-il que la parole donnée ait un sens !!!

Plus loin, en examinant lesdites modalités, on se rend compte que le SEN s‘est arrogé le droit unilatéral de composer tous les bureaux des sections provinciales (au nombre de 45), des sous-sections communales (au nombre de 360) et de les valider lui-même (cf. page 3 du canevas adressé aux responsables des comités chargés du renouvellement en application de la même directive) et, de ce fait même, est à la fois juge et partie. Il est à noter d’ailleurs que lesdits comités de renouvellement, composés de moins d’une dizaine de membres « méticuleusement triés » pour chaque province doivent arrêter tous les bureaux provinciaux et communaux que le SEN validera.

Rappelons qu’autrefois, non seulement les modalités étaient arrêtées par le BPN mais aussi ses membres étaient directement impliqués sur le terrain, les trois premiers responsables de la section étant désignés par les membres du BPN ressortissants et résidents de chaque province. Lesdits membres étaient associés à toutes les étapes du processus couronnées par la tenue des assemblées et conférences prévues par les statuts pour l’adoption finale des bureaux issus des concertations.

S’agissant par ailleurs de la validation des bureaux, les statuts sont encore très clairs, article 33 : le BPN est chargé de « valider la mise en place des organes des structures de base du parti ». L’omnipuissance du SEN est à nouveau établie et il a une fois de plus prouvé qu’il n’a que faire ni des principes ni des règles du parti. 

3- Des vrais mobiles

Au regard de tout ce qui précède, le CDP est-il devenu un parti informel, sans principes, sans règles ni méthodes claires, est-on tenté de se poser comme question ? Et pourtant, plusieurs membres du SEN actuel sont d’anciens baroudeurs ayant même contribué à asseoir ce parti et qui donc en connaissent les principes. Il faut donc chercher les raisons ailleurs que dans la méconnaissance, plutôt donc dans la cynique volonté de caporaliser le parti, de le domestiquer afin de le mettre sous coupe réglée. Ce plan stratégiquement mûri par un clan à l’intérieur du parti est celui en marche depuis le dernier congrès qui vise à liquider le CDP des origines, à chasser ou à neutraliser tous ceux qui ne s’alignent pas derrière leurs calculs. Ce clan n’a que faire des critiques objectives des camarades qui dénoncent ces graves dysfonctionnements et l’irrespect chronique des textes, il ne recule et ne reculera devant rien !

Ce groupe est le même qui agite la FEDAP/BC, qui l’organise et la redéploye à chaque fois que de besoin, et cela en dépit de la promesse de l’abandonner faite au moment du congrès, en raison des menaces évidentes qu’elle a toujours fait peser sur la cohésion au sein du parti. 

Camarades membres du Bureau Politique National, camarades militantes et militants, l’heure de la vérité a sonné. En imposant au parti cette directive qui n’est autre qu’un diktat, le SEN a définitivement montré son incapacité à organiser conséquemment le parti et à en assurer la cohésion, la démocratie interne et la discipline conséquente. Aussi, nous, militants avisés des premières heures :

1- Elevons une vive protestation contre la directive No 2013/0003/CDP/CN/BPN/SEN du 05 novembre 2013 pour sa non-conformité avec les principes et les textes fondamentaux du parti ;

2- La déclarons inopportune, dangereuse et liquidatrice pour le parti ;

3- Exigeons du SEN son abrogation pure et simple, et, le cas échéant, la démission de celui-ci de la direction du parti ;

4- Invitons les membres du BPN, dans un élan uniforme, et en attendant la réaction des premiers responsables du parti, à réserver une indifférence totale au processus engagé et à toutes les initiatives notamment de celles desdits comités de renouvellement installés par le SEN et qui ne sont qu’une sélection savamment opérée a la tête du client pour des objectifs inavoués ;

5- Appelons l’ensemble des militants du parti à la vigilance, au refus de la liquidation programmée et à mener chacun à son niveau le combat noble et acharné pour la sauvegarde des acquis historiques, politiques, idéologiques et organisationnels du Parti.

 

Signé : Des membres du Bureau politique national 

Source : Connectionivoirienne.net 4 décembre 2013

Titre original : « Burkina : la société civile contre tout « stratagème » pour « un pouvoir à vie » du président Compaoré »

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 19:37

Extrait de l’article de Vincent Hugeux intitulé : « Au Mali les embarras de Paris », lexpress.fr 12/03/2013.

 

Un an après le putsch fatal à la présidence d’« ATT », deux mois après le lancement de l’Opération Serval, la France affronte en solitaire ou peu s’en faut les écueils de la guerre comme ceux de l’après-guerre. Acrobatique.

Deux mois après le déclenchement de l’Opération Serval au Mali, la France combat sur deux fronts : le théâtre militaire et l’échiquier politique. Rien d’inattendu en l’occurrence. Reste qu’en dépit de l’âpreté de la traque aux djihadistes dans le massif des Ifoghas, à l’extrême-nord-est du Mali, le champ de bataille le plus piégeux n’est pas nécessairement celui qu’on croit. (…)

Comme si la complexité du bourbier politique bamakois, peuplé de chevaux de retour amplement discrédités, ne suffisait pas, un trublion galonné persiste à brouiller les écrans radars, le capitaine Amadou Sanogo, « cerveau » du putsch fatal, voilà un an, au second mandat finissant du président Amadou Toumani Touré. « Il faut encore se méfier de lui et de sa capacité de nuisance, admet un initié. D’autant qu’il contrôle pour l’essentiel les services de renseignement maliens. » Cela posé, il y a du mieux. Voilà peu, le président par intérim Dioncounda Traoré, terrorisé, s’abstenait de citer le nom de Sanogo lors de ses échanges téléphoniques, car il se savait sur écoute. Tel ne serait plus le cas…

 

Source : Connectionivoirienne.net 12 mars, 2013

 

 

@@@@



COMMENTAIRE


Plus « nouveau chien de garde » que jamais et moins que jamais journaliste, Vincent Hugeux continue de harceler le capitaine Amadou Haya Sanogo comme s’il s’agissait d’un ennemi personnel.

Un vrai journaliste recherche et recueille les faits et les porte à la connaissance du public après s’être assuré de leur exactitude. Un vrai journaliste sait que ses lecteurs n’ont rien à faire de ses sentiments ; qu’ils veulent seulement qu’il leur apporte des faits véridiques, afin qu’ils puissent se faire leurs propres idées sur les événements qui les intéressent.

Le chien, comme dirait l’autre, c’est celui qui aboie aux basques du quidam qui ne lui a rien fait et avec qui il n’a rien à voir…

Qu’est-ce que le capitaine Sanogo a fait à ce « journaliste » ? Ce jeune homme est un officier malien. C’est en tant qu’officier malien qu’il a pris sa part dans le mouvement qui a chassé le fantoche Amadou Toumani Touré du palais de Koulouba où, recherchant des complicités jusque dans les rangs des soi-disant djihadistes, celui-ci complotait benoitement de se maintenir après l’échéance de son dernier mandat constitutionnel. Citoyen vigilant et patriote conséquent, le capitaine Sanogo a fait son devoir tel qu’il se le représente, et beaucoup d’autres Maliens avec lui, civils ou militaires. C’est le type d’homme qui, en matière de civisme et de patriotisme, pourrait en remontrer à des dizaines, voire des millions de ces vincents-hugeux haineux et imbus de cette vanité raciale si caractéristique des dupont-la-joie de toutes les époques. De tels hommes, de quelque nation ou de quelque couleur qu’ils soient, les vincents-hugeux écument de rage dès qu’ils les flairent… L’histoire de la France hexagonale comme celle de la France colonisatrice foisonnent de tels spectacles.

Qu’est-ce que le capitaine Sanogo a bien pu faire personnellement à Vincent Hugeux ? Rien. Il a seulement le tort de ressembler à ces Françaises et ces Français d’hier et d’aujourd’hui qu’instinctivement les vincents-hugeux haïssent. 

Marcel Amondji

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 18:46

Ce dimanche 10 mars à Abobo des étudiants très peu ordinaires se sont invités dans les cités universitaires Abobo 1 et 2.

  Dozos

Et ce sont pour l'occasion des étudiants des sciences occultes. Puisqu'en lieu et place des encyclopédies et des formules en chiffres inscrites sur les tableaux noirs ce sont plutôt des gris-gris, des fusils de chasse et des queues de cheval que plusieurs tenaient à la main une fois à l'intérieur des deux cités. Et ce sont bien évidemment les dozos, ces chasseurs traditionnels venus directement du nord.

En effet sur les lieux cette visite inopinée survenant très tôt ce dimanche matin à Abobo près du camp commando répond à la foire annuelle organisée par les dozos.

 C'est un peu le moment choisi pour les grandes retrouvailles ainsi que pour revaloriser la vocation dozo. Et les deux cités universitaires Abobo 1 et 2 ont manifestement été choisies par ces derniers pour à la fois y séjourner et exposer aussi leur savoir-faire. C'est du coup un véritable foutoir ce matin sur la place devant les entrées des deux cités et même à l'intérieur. Certains brandissent avec ostentation leurs dynamites mystiques tandis que d'autres font des incantations en plein jour pour prouver la puissance de leurs génies.

Et ces faits portent en ce moment ces conséquences sur le terrain. Les habitants sont désorientés face à une telle présence massive. Les petits enfants tous apeurés refusent de sortir et se sont abrités dans les creux des mains de leur mère. Et en général au sein de la population c'est directement le débat de la suprématie des nordistes qui est relancé.

Rappelons pour l'occasion que les deux cités universitaires d'Abobo sont officiellement fermées pour travaux de réhabilitation qui attendent toujours.

 

www.rumeursdabidjan.net (avec A.P.)

 

en maraude dans le web

Sous cette rubrique, nous vous proposons des documents de provenance diverses et qui ne seront pas nécessairement à l’unisson avec notre ligne éditoriale, pourvu qu’ils soient en rapport avec l’actualité ou l’histoire de la Côte d’Ivoire et des Ivoiriens, et aussi que par leur contenu informatif ils soient de nature à faciliter la compréhension des causes, des mécanismes et des enjeux de la « crise ivoirienne ».

 

Source : La Dépêche d'Abidjan 10 Mars 2013

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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 23:32

Je rends hommage à Stéphane Hessel, qui reconnaissait à tout être humain le droit à l’indignation face à l’ordre injuste et violent de notre monde. Je suis une femme malienne indignée par l’humiliation infligée à son pays au nom de la démocratie libérale et de la croissance sans le développement, l’emploi et le revenu. De mon point de vue, il n’y a pas une crise malienne en tant que telle, exigeant la tutelle politique et militaire de la France qui s’appuie sur la Cedeao, l’Union africaine (UA) et l’ONU.

L’État du Mali est l’une des expressions tragiques de l’échec du modèle néolibéral. Je rends également hommage à Hugo Chavez, un autre homme de courage et de dignité, que son peuple pleure aujourd’hui. Le président Hugo Chavez ne s’est pas enrichi, mais a accordé la priorité à la satisfaction des besoins sociaux vitaux des Vénézuéliens en y consacrant l’argent du pétrole. D’élection en élection, nous cherchons au Mali, mais en vain, des dirigeants qui se soucient de leurs concitoyennes au lieu de chercher à plaire aux investisseurs étrangers et à vendre notre or et nos terres agricoles à notre insu. Nous sommes confrontés, en Afrique, à la crise des valeurs que Stéphane Hessel et Hugo Chavez, que j’ai eu le privilège de connaître, incarnent à mes yeux : le respect de la dignité humaine et la volonté politique d’écouter et de répondre aux questions légitimes que les peuples se posent. Le pétrole, qui a permis à Hugo Chavez de disposer des moyens de sa politique sociale, est, précisément, la richesse énergétique dont la convoitise nous a valu l’intervention de l’Otan en Libye, dont les arsenaux ont fourni aux séparatistes et aux islamistes les armes de la conquête des régions de Kidal, Gao et Tombouctou. Nous sommes, à présent, confrontés au monde global, dans sa complexité, ses mensonges, ses crises et ses violences. Les puissances occidentales, qui ont transformé la résolution 1973 du Conseil de sécurité visant à protéger les populations de Benghazi en mandat de renverser le régime de Mouammar Kadhafi et de le tuer, ont créé les conditions de la victoire militaire des séparatistes et des islamistes sur l’armée malienne, l’occupation du Nord et par conséquent les violences faites aux femmes et la destruction des mausolées. Présentée comme inéluctable, la guerre contre le terrorisme a été déclenchée le 11 janvier 2013 avec l’opération «Serval». Un accord quasi unanime, mais tragique pour le peuple malien entoure cette intervention. « La guerre légitime, légale, rapide et propre », que le président par intérim, Dioncounda Traoré, prétendait mener à bien, avec l’appui de la « communauté internationale » est déjà dans l’impasse. La France qui le sait, envisage de se retirer et impose unilatéralement la transformation de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) en force de maintien de la paix. Les djihadistes font preuve, à Gao, Kidal et dans l’Adrar des Ifoghas, d’une résistance farouche qui ne surprend que ceux qui ne veulent pas méditer les enseignements de l’Irak, de l’Afghanistan et de la Somalie.

Ce 8 mars 2013 est pour moi l’occasion d’insister sur les risques que les choix et les décisions des dominants nous font courir. Je rends hommage à toutes les femmes, mères, épouses, tantes, sœurs et autres parentes de soldats maliens, français, tchadiens, nigériens, nigérians, sénégalais… ainsi qu’aux parents des otages qui ont les yeux tournés vers le nord de mon pays et qui craignent pour la vie d’un être cher. La peur des mères et épouses des soldats maliens est à la dimension de l’état de dénuement et d’impréparation de notre armée. Par ailleurs, les soldats ne se battent pas que contre les fanatiques. Les milliers de chômeurs, d’affamés et de désespérés qui deviennent des rebelles, des convoyeurs de drogue et nouvelles recrues du djihadisme sont eux aussi nos enfants. Pendant combien de temps les dominants vont-ils continuer à ouvrir des fronts et des plaies en jurant, la main sur le cœur, par la démocratie, les droits de l’homme, la responsabilité de protéger les civils et de défendre les femmes contre les violences ? La guerre est une violence extrême contre ces femmes. Mettons un terme à la militarisation du Mali en engageant la bataille des idées pour des alternatives aux fondamentalismes religieux, économique et politique.

 

Source : L’Humanité (Paris) 8 Mars 2013

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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 22:42

Hugo Rafael Chavez Frías, né le 28 juillet 1954, est mort après 14 ans de règne à la tête de la République bolivarienne du Venezuela. « El Commandante », c’est ainsi que l’appelaient certains de ses compatriotes, n’a pas pu hélas gagner la bataille qu’il avait engagée depuis 2011 contre le cancer. Interrompant ainsi son autre combat contre la pauvreté qu’il avait lancé Hugo-Chavez-a-Porto-alegre-copie-1.jpegdepuis sa première élection à la tête du Venezuela en 1998. En effet, tous les idéologues de la gauche s’accordent à dire que, grâce au président Hugo Chavez, le socialisme compris comme un système de lutte contre l’injustice a retrouvé des couleurs dans ce pays de l’Amérique latine dont l’un des plus grands leaders, Simon Bolivar (c’est lui qui a mené la guerre avec d’autres pour l’indépendance de l’Amérique latine sous le joug du colon espagnol au 19e siècle), est d’ailleurs l’inspirateur d’Hugo Chavez.

Selon les spécialistes du Venezuela, dès son plus jeune âge, Hugo Chavez s'intéresse à la vie, à l'idéologie, ainsi qu'aux écrits de Simon Bolívar. Toujours selon ces mêmes spécialistes, la famille Chavez est d’origine principalement indienne-indigène, espagnole et afro-vénézuélienne. Il est donc issu d’une famille modeste. L’histoire raconte, comme pour expliquer l’esprit de conquérant d’Hugo Chavez, qu’il est l'arrière-petit-fils du rebelle Pedro Perez Delgado, plus connu sous le nom de « Maisanta ». Maisanta fut un leader rebelle toute sa vie. Il soutint une insurrection qui, avant sa capture en 1922, mena à la mort à la fois un ex-président vénézuélien et un gouverneur d’État.

 

Son combat contre la pauvreté

 

Fort de son ascendance et suivant les traces de son inspirateur pour son combat politique, Hugo Chavez opte pour ce qu’il a appelé la « Révolution bolivarienne », en référence au combat de Simon Bolivar. Il veut un Venezuela et une Amérique latine libres et indépendants des Etats-Unis d’Amérique. L’application concrète de cette politique appelée aussi « Socialisme du 21e siècle » va se traduire par d’importantes réformes dans son pays. Les points les plus importants de ces réformes sont : des investissements sociaux massifs dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'alimentaire, la nationalisation (qui va avec l'expropriation des groupes privés) des secteurs pétroliers, les télécommunications, l’électricité, le commerce de détail (chaînes de supermarchés), les politiques fortes de logement social et de quatre réformes constitutionnelles en faveur de la démocratie participative. 

Mais, ce qui a permis au président Chavez d’asseoir sa politique de redistribution des richesses à son peuple, c’est le contrôle des ressources de la manne financière issue de la vente du pétrole. Le Venezuela est, en effet, selon un rapport annuel de l'Organisation mondiale du pétrole (Opep), produit en 2011, la première réserve mondiale de pétrole exploitable avec 296,50 milliards de barils d'or noir pouvant être exploités contre 211,2 milliards un an plus tôt. Il surpasse ainsi le royaume saoudien dont les réserves prouvées sont restées stables à 264,5 milliards. Alors, avec l’argent du pétrole qu’il a nationalisé au détriment de sociétés américaines, Hugo Chavez va consacrer 43% de son budget à la lutte contre la pauvreté. Il a installé partout des «missions» d'éducation ou de santé dans les quartiers miséreux du Venezuela. Le nombre des professeurs a été multiplié par cinq sous sa présidence. Des milliers de médecins cubains soignent gratuitement dans les quartiers les plus déshérités. Les prix des produits de première nécessité ont été totalement encadrés. Le secteur public a offert massivement des emplois. Conséquence, le Venezuela affiche, selon les spécialistes, des indicateurs sociaux brillants. Il est le pays le moins inégalitaire d'Amérique latine. Le taux de pauvreté (moins de 2,5 dollars, soit 1,9 euro, par jour de revenu) est tombé de 49 % en 1998 à 27 % aujourd'hui. La mortalité infantile y a été divisée par deux. Il a augmenté successivement de 25% le salaire minimum en 2011, de 15% en mai 2012 et de 17,25% avant les dernières élections qu’il a remportées. Ce qui fait du Venezuela, affirment encore les spécialistes, le pays d’Amérique latine possédant le salaire minimum le plus élevé : 2047 bolivars, soit l'équivalent de 476 dollars américains, salaire complété par les bons alimentaires d'état, permettant, en réalité, à 4 millions de Vénézuéliens touchant le salaire minimum de bénéficier mensuellement de 3000 bolivars (soit 698 dollars américains).

L’Occident séduit

 

Les actions de la révolution bolivarienne en faveur de la réduction des inégalités sont bien résumées et ont séduit même l’Occident malgré les critiques dénonçant une dérive autoritaire d’Hugo Chavez. Le site de la diplomatie française fait le constat de la réussite de la politique sociale du président vénézuélien. « S’appuyant sur d’importantes réserves pétrolières (les premières de la planète), le régime a mis en place une importante politique de redistribution en vue de lutter contre la pauvreté et les inégalités au travers des Misiones. Ces vastes programmes sociaux (on en dénombre aujourd’hui une vingtaine) visent à améliorer l’accès des plus démunis à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, voire à l’emploi grâce aux multiples recrutements dans la fonction et les entreprises publiques, ainsi que dans de nombreuses institutions parapubliques, des coopératives ou des "entreprises de production socialistes". Ils sont mis en œuvre avec l’aide de 40000 coopérants cubains environ, dont une majorité concerne les professions de santé. Près de la moitié des dépenses totales de ces programmes (45,7% du budget 2010) est destinée à réduire la pauvreté qui, selon la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc), a reculé de 54% à 23,8% de 2003 à 2009, avec un chômage qui a chuté sous la barre des 10% et un pouvoir d’achat qui s’est accru.

 

Zié Oumar COULIBALY

 

Source : Notre Voie 08/3/2013

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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 11:30

(...)

Toujours en éveil, en recherche, en questionnement, Hugo Chavez pouvait vous entretenir de longues heures des expériences historiques de changement, des processus qu’il cherchait lui-même ou des grands penseurs dont ceux Funeral_de_Hugo_Chavez_-_Presidencia_de_la_Nacion_Argentin.jpgdu marxisme. Ses réflexions mêlaient toujours à la fois Karl Marx et Simon Bolivar, qu’il a fait revivre, Gramsci ou d’autres penseurs progressistes, et sa foi chevillée au plus profond de lui-même dans le Christ. Tout cela le faisait aimer passionnément les gens, son peuple et l’Amérique latine qu’il s’acharnait à libérer des dominations.

Au cours de sa vie et dans l’exercice de ses hautes responsabilités, il n’a cessé, notamment après le mois de mars 1994, d’évoluer, recherchant les voies d’un processus démocratique et progressiste de changement pour son pays et toute l’Amérique latine. Il le fera avec beaucoup de tâtonnements, d’hésitations, jusqu’à inventer ce concept de « socialisme du XXIe siècle ». Ce projet était comme un héritage de l’échec du soviétisme et de sa recherche, alliant de multiples pensées révolutionnaires auxquelles s’intégrait toujours pour lui la vie de Jésus-Christ. C’est un ami communiste, Luis Miquilena, qui le convaincra de choisir la voie démocratique des urnes pour devenir président du Venezuela, qu’il baptisera plus tard « République bolivarienne du Venezuela ». Personne ne peut contester que, depuis 1999, il aura organisé et gagné une multitude d’élections : présidentielle, législatives, et des référendums modifiant la Constitution. Avec ce processus de transformation constitutionnelle, il ancrera dans la vie politique de son pays un mouvement démocratique participatif en donnant notamment la parole aux plus pauvres. Il aura cherché une voie anticapitaliste de transformation sociale et écologique avec plusieurs succès, des avancées notables reconnues par l’Organisation des Nations unies jusqu’à la création d’un salaire minimum et une répartition nouvelle des richesses issues du pétrole en faveur des salariés et des plus pauvres. Il aura redistribué des terres aux paysans. Il aura fait œuvre de solidarité avec plusieurs pays et villes d’Amérique latine, notamment en leur fournissant de l’énergie ou en les émancipant du fardeau de leur dette, comme ce fut le cas pour l’Argentine. Il aura produit de considérables efforts pour solidariser les peuples d’Amérique latine avec la création de l’Alliance bolivarienne des Amériques et la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes.

Sans doute peut-on dire qu’avec Lula il est celui qui aura permis d’ouvrir un chemin nouveau pour le continent latino-américain, rendant justice à celles et ceux qui ont tant souffert des affres de la colonisation puis de dictatures soutenues par l’impérialisme nord-américain. Cela ne m’a jamais empêché de considérer et de dire que certaines de ses alliances et certains de ses soutiens avec des dictateurs en Iran ou en Libye constituaient des erreurs et affaiblissaient son combat. Mais force est de reconnaître qu’il aura redonné dignité, confiance et honneur aux peuples de toute l’Amérique latine si longtemps dominés, méprisés, humiliés. Au peuple, aux partis progressistes du Venezuela de poursuivre aujourd’hui dans l’unité et la concorde son œuvre transformatrice au service du bien commun et de la solidarité. La disparition d’Hugo Chavez est une grande perte pour tous les opprimés, tous les pauvres et tous ceux qui cherchent des voies nouvelles de l’émancipation humaine. Il nous laisse une grande leçon : le monde n’est pas figé. Des évolutions révolutionnaires sont possibles. Le meilleur hommage à lui rendre est d’y participer partout.

 

Patrick Le Hyaric (L'édito de)

Titre original : « le cri des opprimés »

 

Source : L’Humanité (France) du 7 Mars 2013

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 18:52

Interview de Kabran Appiah, président du Mouvement alternative citoyenne (Mnc), candidat aux élections municipales à Abengourou.

 

Ancien militant vedette du PIT où il passait même pour un fils spirituel de son fondateur et président Francis Wodié, Kabran Appiah avait quitté ce parti pour …des raisons mystérieuses, et s’était rapproché du FPI, ou plutôt du président Laurent Gbagbo dont, jusqu’au 11 avril 2011, il était apparemment l’un des fidèles. Cette interview nous le Kabran-Appiah--daniele-Boni-Claverie--Theodore-Mel-ou-en-.jpgmontre sous les traits d’un fieffé opportuniste, doublé d’un arriviste sans principes ; ce qu’il est depuis toujours sans doute, mais qu’il avait aussi l’art de dissimuler sous les masques contradictoires de ses fidélités successives.

 

 

Des partis d’opposition dont le Mouvement alternative citoyenne prendront part aux élections municipales et régionales. A laquelle des élections êtes-vous personnellement candidat ?

Je suis candidat aux municipales à Abengourou. Je conduis une liste indépendante en personne, mais pas au titre de mon parti.

 

Quelle est la différence ?

La différence est que le parti ne parraine pas ma candidature. Le vice-président du Mnc, Yapo Yapi (maire sortant, ndlr) conduit aussi une liste indépendante à Yakassé-Attobrou. Un groupe de militants du parti sont inscrits sur des listes indépendantes à Tanda. Nous avons une liste Mnc en cours de dépôt à Transua. C’est la seule liste que nous avons en dépôt au titre du parti.

 

Pourquoi si peu de candidatures ?

C’est ce que nous pouvons faire avec les moyens que nous avons. Nous avions une vingtaine de candidatures annoncées, mais nous avons dû les supprimer, parce que nous n’avons pas les moyens de les financer. Les deux premiers dirigeants (le président et le vice-président, ndlr) de notre formation politique se sont rabattus sur des listes indépendantes sur lesquelles ils sont des têtes de liste.

 

Y a-t-il des raisons particulières à ce choix ?

Ces élections sont locales ; il y a donc des réalités locales qui ne nécessitent pas un engagement militant.

 

N’est-ce pas plutôt une mesure de prudence que de présenter des candidats indépendants et d’autres parrainés par le parti ? 

Non, c’est une mesure que nous impose la réalité du terrain. Le Mnc n’a pas les moyens d’aller seul à des élections à Abengourou et de les gagner. Il est donc associé à des militants d’autres partis, mais sur une liste indépendante. On aurait pu réclamer chacun le parrainage de leur parti, mais on ne l’a pas fait. Pour nous, le plus important est que l’enjeu n’est pas politique. Là où l’enjeu est politique, et que nous avons pu financer, c’est à Transua.

 

A quoi faites-vous allusion concrètement, quand vous parlez de réalité du terrain?

La réalité du terrain est liée à l’absence de financement, au délabrement, à la situation des nombreux cadres qui ont perdu leurs revenus et dont les maisons ont été pillées. Il y en a qui ont peur… Tout cela nous amène à avoir un profil très bas.

 

A Abengourou, vous êtes alliés à quels partis politiques ?

Ils sont de tous les bords politiques. Ils sont issus du Pdci, du Rdr, du Fpi… Mais ils ne sont pas inscrits sur les listes en tant que des militants. Ils sont inscrits en tant qu’habitants de la ville ; parce que c’est en citoyen que nous allons conquérir la ville d’Abengourou.

 

Vous résidez à Abidjan où vous êtes très souvent. Vous auriez pu y briguer une mairie. Pourquoi avoir choisi la commune d’Abengourou ?
Ces élections sont locales. Puisque je suis chez moi, à Abengourou, j’ai préféré me présenter là-bas. J’aurai pu me présenter à Cocody, puisque je réside dans cette commune.

 

Des partis membres du Cpd ont décidé de ne pas aller à ces élections. N’est-ce pas dommage, quand on sait qu’à l’origine, ils avaient donné l’assurance d’y participer ?

C’est dommage pour tout le monde ; leurs positions sont fondées. Je ne critique même pas leur option. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons opté pour une participation libre. Ils ne sont pas en contradiction avec nous. Nous avons dit que chaque parti est libre d’aller aux élections en son âme et conscience. Nous, nous avons préféré ne pas laisser le terrain vacant. Mais nous comprenons parfaitement leurs critiques et leurs décisions, puisque nous n’avons rien eu pratiquement.

 

Qu’entendez-vous par « nous n’avons rien eu pratiquement » ?

Vous vous imaginez que le gouvernement ne nous a donné que vingt millions de francs pour des élections nationales. Combien de régions et de communes peut-on financer avec une telle somme ?

 

Vous semblez dire que l’enveloppe n’est pas suffisante, pourtant vous l’avez acceptée. Pourquoi ?

On ne fait pas ce qu’on veut en politique. La politique est l’art du raisonnable. Les élections auxquelles je me suis engagé sont d’abord locales. Donc j’ai un engagement d’abord de citoyen d’Abengourou, de l’Indénié. Quand mes concitoyens m’ont demandé de diriger cette liste, ce n’est pas pour des raisons politiques. Ceux qui me l’ont demandé ne sont même pas du Mnc, ce sont mes concitoyens qui m’ont appelé en tant que cadre de la région et qui m’ont demandé de venir les aider à sauver Abengourou. C’est donc une motivation qui n’est pas du tout politique.

 

A vous écouter, le Mnc n’a pas d’appréhension sur les prochaines élections !
La politique de la chaise vide n’est pas une option qui nous a beaucoup rendu service. Il sera temps d’en discuter. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord avec les conditions dans lesquelles les élections se tiennent. Ces choses continuent d’être discutées. Les vraies élections, ce sont les législatives et les présidentielles de 2015. Celles-là (les toutes prochaines, ndlr) sont alternatives. Nous espérons qu’elles nous ouvrirons de vraies alternatives politiques. Si elles sont bloquées et caporalisées comme les précédentes, cela veut dire que les élections ne servent à rien dans ce pays. Et tout le monde pourra en tirer les conséquences.

 

Quelle est votre conviction intime, concernant ces échéances électorales ?

Nous faisons confiance à la capacité des Ivoiriens à comprendre que la démocratie est un exutoire. Nous sommes des démocrates ; et quand on est un démocrate, on croit que la démocratie peut aider à trouver une porte de sortie pour nos contradictions. C’est pour cette raison que nous avons toujours combattu toutes les solutions militaires qui n’ont aucun sens. Je n’ai aucun respect et aucune excuse à la rébellion, parce que rien ne justifie de prendre les armes pour faire valoir un point de vue politique.

 

Comment expliquez-vous alors que des politiques qui disent être démocrates s’abstiennent, par exemple, à prendre part à des élections, moyen par lequel ils peuvent obtenir des changements qu’ils réclament ?

Ils n’ont pas décidé au hasard de ne pas y aller. Ils considèrent que les conditions d’organisation de ces élections ne sont pas réunies. On ne peut pas aller à une réunion ou à une compétition qui ne sert à rien. Si c’est le cas, on analyse et on observe. S’il ne sert à rien d’y aller, alors ce n’est pas la peine de perdre le temps. Je prends un exemple : On donne vingt millions de francs à nous qui avons décidé d’aller aux élections. Je ne vais pas aller saupoudrer en donnant un million à chacun pour avoir vingt candidatures. Ce serait juste pour témoigner ou pour dire que nous sommes présents. Cela n’a aucun sens. Nous avons financé les seuls endroits où nous sommes sûrs de gagner. Maintenant, si notre analyse est que – et ce cas peut arriver – dans cinq ans, les élections ne servent à rien, alors nous n’irons pas aux élections.

 

Alors quel jugement portez-vous sur les décisions prises par les uns et les autres de ne pas aller aux élections ?

Une décision ne doit pas être d’émotion, mais de raison. Il ne faut jamais agir par émotion en politique. Une situation peut plaire ou ne pas plaire. Mais quand le terrain indique une orientation, il faut la suivre.

 

Est-ce à croire que la recomposition de la Cei, le statut et le financement de l’opposition que réclament d’autres opposants ne sont pas des conditions à votre participation aux élections ?

Il n’y a personne qui dit des choses différentes dans l’opposition. La libération des prisonniers, la recomposition de la CEI… tout le monde dit la même chose.

 

Pour vous, la priorité est ailleurs ?

Ce n’est pas une affaire de priorité, c’est une affaire de réalité. Aujourd’hui, est-ce qu’on a même des priorités ? La réalité commande certaines choses. Soit on est un parti ou on n’en est pas un. C’est pourquoi nous ne faisons pas comme les autres qui traitent leurs camarades de traîtres. Chaque position peut se comprendre ; il suffit d’être attentif. Maintenant, quand on dit qu’il n’y a pas d’explications recevables, il faut en discuter. Alors, je comprends ceux qui disent qu’ils ne vont pas aux élections ; de cette même manière, ils doivent comprendre que moi je vais aux élections.

 

Qu’elles sont vos conditions auxquelles le gouvernement a donné une suite favorable pour que vous soyez aussi déterminé à aller à ces élections ?

Le gouvernement n’a fait aucune concession sérieuse. Tout est sur la table, il n’y a aucun mystère. Le gouvernement nous a donné vingt millions pour aller aux élections. Pas au seul Mnc, il l’a donné potentiellement à tous les partis qui voulaient aller aux élections. Certains ont dit qu’ils ne prennent pas cet argent parce qu’ils ne vont pas aux élections. D’autres l’ont pris parce qu’ils ont décidé d’aller aux élections. Moi, je l’ai pris au nom du Mnc, et nous allons aux élections dans des conditions minimales que j’ai expliquées plus haut.

 

Quelle analyse faites-vous des élections?

Ces élections sont la fin du cycle du désordre et de la cupidité politique. Les vainqueurs doivent savoir avoir raison. La démocratie a une fonction détersive, c’est-à-dire qu’elle absorbe les contradictions de la société en offrant un exutoire à toutes les réclamations et à toutes les revendications. Pourquoi aller à la violence si on a la possibilité de combattre son adversaire par des moyens autres que les violences ? Donc, l’antiviolence, le meilleur réconciliateur, c’est la démocratie. J’appelle solennellement le pouvoir à considérer cela.

 

Réalisée par Bidi Ignace

Titre original : Kabran Appiah : « Pourquoi j’ai pris l’argent du gouvernement. »

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Source : Nord-Sud 07 mars 2013 

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 17:15

Nous ne nous attarderons pas sur le sens d’un État, d’un pays. Mais nous attirerons votre attention sur la subtilité de la langue de Molière qui précise ceci : Faire un éclat, c’est faire scandale. Nous ne nous appesantirons pas ici, faute de temps, sur tous les éclats de verres éparpillés par la CEDEAO dans certains pays membres de ladite organisation. Mais, nous soulignerons le cas du Mali qui se trouve enfoncé dans des problèmes organisationnels aggravés par des dirigeants de la CEDEAO. Cette organisation sous régionale que nous avions photo-de-groupe-du-42e-sommet-cedeao.jpgqualifiée de Cédé-chaos a malheureusement favorisé les fractures sociales au Mali par l’imposition des dirigeants de la transition sans jamais daigner demander l’avis des Maliens. Après avoir décuplé le trouble sociopolitique au Mali, des chefs d’État ou chefs d’Éclat de la CEDEAO n’ont posé aucun acte salutaire de sortie de crise à travers leur médiation confuse entre le Mali et ses assaillants. Par contre, cette inédite crise malienne sert de fonds de commerce à des dirigeants qui se disent soucieux du bien-être du Mali en organisant une mendicité internationale au nom des Maliens.

Assis autour de la table à manger du Mali, les chefs d’Etat de la CEDEAO s’empressent à faire leur conjugaison préférée : « Je mange, tu manges et nous mangeons ensemble » pour se taire ensemble, se disent-ils, au chevet du Mali malade qui ne mangera que le reste. Des présidents qui ont été très prompts à recourir à l’embargo total pour affamer les Maliens. Pourtant, ils ont été très lents pour secourir ce « peuple ami et frère» qui subissait des coups meurtriers des envahisseurs. N’eut été la rapide intervention des Français, le Mali succomberait de ces graves blessures sous les regards insouciants et impuissants des dirigeants de la CEDEAO. Ces chefs d’États joliment habillés, correctement cravatés sont hautement qualifiés dans la pratique de la mendicité éhontée auprès des dirigeants occidentaux.

Au sein de cette CEDEAO, la plus part des décideurs et médiateurs impliqués dans la résolution de la crise malienne sont venus au pouvoir ou s’y maintiennent par la force des armes ou de l’argent avec la complicité des pays occidentaux qui ne soutiennent que des dirigeants leur permettant d’exploiter incessamment et abusivement les ressources naturelles d’Afrique. Ces dirigeants africains de la CEDEAO ont un rôle bien précis à jouer : Favoriser le désordre, les aggraver en chaos pour faire semblant d’apaiser la tension par l’imposition aux populations d’autres dirigeants véreux. Ainsi ces dirigeants plus bruyants et plus truands habitués au tripatouillage de la constitution et des élections élargiront leur cercle vicieux de dirigeants qualifiés de démocrates par leurs commanditaires. Aujourd’hui, jetez un regard furtif dans la grande cour de la politique mondiale, vous verrez que l’Afrique de l’ouest est parmi les lieux les plus brulants de conflits destructeurs. Ces foyers de tensions sociopolitiques sont enflammés par-ci et par-là par des dirigeants qui sèment et entretiennent des désordres dans leurs seuls intérêts personnels.

Les différentes interventions diplomatiques et militaires de la CEDEAO lors des guerres civiles au Libéria, en Sierra Léone et en Guinée-Bissau, ont laissé des blessures sociales encore douloureuses aux flancs de ces populations concernées : Des filles et des femmes violées, de nombreux enfants dont les pères restent inconnus, des gens dépourvus violemment de leurs biens qui ne peuvent se plaindre.

Pendant plus d’un mois que des braves soldats de la France et du Tchad (qui n’est pas membre de la CEDEAO) se battent aux côtés de ceux du Mali au front, les dirigeants de cette CEDEAO sont encore à leur interminable phase de préparation pour combattre les agresseurs en débandade. Ces chefs d’Éclat ou plutôt d’État veulent profiter du mal malien pour donner à manger et à boire à leurs nombreux « militaires » actuellement désœuvrés en attente de récompenses pour services rendus aux chefs. Auprès de la Communauté internationale, ces dirigeants oust-africains avaient mendié près de 450 millions pour mobiliser 3300 hommes susceptibles de donner des soins à un Mali jadis gravement blessé. En cette période de guérison certaine et rapide du Mali grâce à un traitement de choc efficace, ces dirigeants de la CEDEAO font la surenchère en multipliant, le lundi dernier, par deux (950 millions de dollars) leurs aumônes demandées. Une telle demande d’aide exagérément gonflées pour quel « travail » pendant combien de mois et pour quel résultat ? Surtout que les élections sont annoncées au Mali pour le 31 juillet 2013 au plus tard, donc pratiquement dans 5 mois. Que les élections aient lieu ou pas à cette date prévue, il serait utile d’investir cette cagnotte dans les forces armées et de sécurité du Mali qui, ainsi équipées et requinquées, pourront parachever la libération et la sécurisation du territoire national.

Si la CEDEAO pouvait avoir une quelconque utilité dans la gestion efficace et efficiente de cette crise malienne sans précédent, la France n’aurait eu ni le temps ni la place pour intervenir militairement. C’est pour faire face à son devoir d’assistance à un pays en danger de mort que la France a tiré le Mali des griffes meurtrières des sadiques bandits armés.

À la lumière d’une telle réalité, il est normal que le « Président normal», François Hollande, continue ses efforts de normalisation du Mali entamés il y a un peu plus d’un mois.

 

Lacine Diawara

Titre original : Des chefs d’État ou Chefs d’Éclats de la CEDEAO ?

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Source : Option (Mali) 01 mars 2013
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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 22:28

Me Josette Kadji, avocate au Tribunal pénal international pour le Rwanda, était l’invitée de la chaîne de télévision panafricaine Africa 24. Pour elle, le procureur n’a pas mis la chambre dans la possibilité de bien appréhender les charges produites contre le président Gbagbo.


Africa 24 : Mme Kadji pourquoi M. Gbagbo n’a pas été jugé dans son pays en Côte d’Ivoire ?

Me Josette Kadji : moi, je ne cesse de le dire parce que c’est une décision qui dépend du gouvernement ivoirien. Comme vous le savez, les dispositions de la Cpi permettent à un Etat-partie qui en a les capacités de juger ses Bensouda-Fatou.jpgressortissants. Mais apparemment, le gouvernement de M. Ouattara a préféré renvoyer cette charge sur la Cpi. Mais bien évidemment, il peut être jugé en Côte d’Ivoire.


Africa 24 : Il existe également une cour africaine. N’a-t-elle pas la capacité de juger M. Gbagbo ?

J.K. : Non, la cour africaine n’est pas compétente pour connaître des affaires de ce genre. Elle est là plutôt pour connaître des affaires concernant l’interprétation, l’application de la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. A ma connaissance, personne ne l’a saisie en ce qui concerne le cas du président Gbagbo. 


Africa 24 : Les charges retenues telles qu’elles ont été présentées par l’Accusation, par la procureure, vous semblent-elles suffisantes à la tenue d’un procès ?

J.K. : Suffisantes ? Des charges suffisantes ? Mais elles ne peuvent pas être suffisantes. Moi, je poserais la question autrement. Est-ce que le procureur a établi la possibilité pour la Cpi de poursuivre le président Gbagbo ? Je ne le pense pas parce que j’ai suivi avec beaucoup d’attention les audiences de confirmation des charges. Et pour ma part, le travail du procureur a été mal ficelé, a été fait à la va-vite et sans enquêtes. Donc pour moi, je trouve que le procureur n’a pas mis la chambre dans la possibilité de bien appréhender les charges qu’il produit contre le président Gbagbo.


Africa 24 : D’après vous, cela semble-t-il possible que la Cour pénale internationale lance des mandats d’arrêts contre les partisans, ceux qui étaient alors dans le camp de l’actuel président, Alassane Ouattara?

J.K. : Non seulement c’est possible, mais la cour doit le faire pour avoir une certaine crédibilité. Parce que tout le monde sait et cela ressort même dans le dernier rapport d’Amnesty International, que des exactions ont été faites par le camp Ouattara et continue à l’être par ce camp. Donc pour la crédibilité du tribunal, il faudrait absolument que des mandats d’arrêt soient lancés.


Africa 24 : Dans son intervention au dernier jour du procès, M. Gbagbo n’a pas évoqué le sort des victimes. Est-ce que cela peut lui porter préjudice ? 

J.K. : Oh ! Il aurait fallu avant qu’il parle des victimes des deux camps… Je ne pense pas que le fait de ne pas en avoir parlé veut dire qu’il ne se préoccupe pas du sort de ces victimes-là. Puisque ce sont des Ivoiriens. Et il se prévaut d’être président de tous les Ivoiriens. Donc le fait de ne pas avoir parlé de victimes, pour moi, ne veut pas dire qu’il n’en a pas conscience. 


Africa 24 : A quoi peut-on s’attendre à présent ? Dans combien de temps la cour peut prendre une décision ?

J.K. : La cour a 60 jours. Donc, je pense que comme l’a dit la présidente le jour de la clôture de l’audience, elle veut disposer d’un moment qui fait 60 jours pour pouvoir prendre une décision qui, je l’espère, sera profondément logique et profondément justifiée sur le plan légal.


Propos retranscris par Robert Krassault

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Source : Notre Voie 6 mars 2013

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 21:22

C’est plusieurs dizaines de femmes désemparées, hier lundi 25 février 2013 aux environs de 10 heures, qui visiblement ne savent à quel Saint se vouer, que nous avons rencontrées à l'entrée du consulat français au Plateau. L'aspect piteux qui se lit sur leur visage traduit la détresse et les mobiles de leur présence pour la moins Jeunes-patriotes-prisonniers-des-Frci.jpgattendue à cet endroit. Une présence inopportune qu’explique Mme Gnahoré, porte-parole du collectif des femmes épouses ou parentes aux nombreux éléments ex-Fds enlevés de la Maca et transférés vers une destination jusque-là inconnue, le dimanche 24 février 2013.

 

«Nous ne sommes pas venues pour manifester. Nous sommes là parce que nous voulons que quelqu’un nous accorde une oreille attentive pour lui exprimer nos préoccupations, une oreille internationale », a d'entrée de jeu lâché Mme Gnahoré. Avant de rappeler que depuis le dimanche 24 février 2013, date de l'exfiltration de leurs proches, elles ne cessent de crier leur désarroi à qui de droit. D'abord chez Konan Banny, président de la Cdvr, qui leur a plutôt fermé la porte au nez et les renvoyer paître ce même jour. «Le président de la Cdvr a refusé de nous écouter. Nous voulons savoir où nos maris, nos frères, nos fils ont été emmenés. Personne ne veut rien nous dire. Nous sommes allés à la cathédrale, les Frci nous ont chassées des lieux. C'est pourquoi, nous sommes venues à l'ambassade de France», a poursuivi la porte-parole. Qui indique, par ailleurs, que depuis le 30 octobre 2012, date de la première vague de transfert de prisonniers ex-Fds, nombreuses sont parmi elles qui n'ont aucune nouvelle de leur proche. Situation que déplore le collectif mais qui ne trouve aucun interlocuteur pour être dûment informé du sort réservé à leurs parents.

 

«C'est devant nous que les cargos qui transportaient nos parents et nos maris sont passés. Qu'on nous dise vers quelle destination ils ont été conduits. Nous n'avons aucune nouvelle d'eux et on ne peut non plus les voir. Nous disons que la Côte d'Ivoire est un pays de droit. Si on leur reproche quelque chose, alors qu'on les juge », a-t-elle martelé, avant de révéler qu'une autre liste de transfèrement est en attente. Et Mme Gnahoré de conclure que depuis que leurs mari et parents sont en détention, c'est une misère inqualifiable que vivent les épouses qui ne peuvent pas faire face aux charges familiales.

 

Marcel Dezogno

Tire original : « Après le transfèrement des prisonniers ex-fds au nord, leurs proches font un sit-in devant l'ambassade de France. »

 

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Source : LGInfos 26 février 2013

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